Goizeder TABERNA

Les associations de défense de l’euskara saluent la décision des élus

Euskal Konfederazioa se réjouit du contenu des délibérations sur la langue basque adoptées samedi au conseil communautaire.

Beñat Arrabit a présenté la politique linguistique. © Isabelle MIQUELESTORENA
Beñat Arrabit a présenté la politique linguistique. © Isabelle MIQUELESTORENA

Le conseil communautaire de ce samedi 23 juin avait un goût particulier pour les associations de défense de la langue basque. Comme une concrétisation de la lutte menée depuis les années 60. Le Pays Basque Nord a une langue reconnue, une politique linguistique à développer et un cap à tenir : la co-officialité de la langue.

"Si cette délibération votée samedi peut paraître purement symbolique ou évidente, il convient de rappeler que c'est la première fois qu'une institution à l'échelle du Pays Basque Nord reconnaît officiellement et par un vote formel la langue basque comme langue du territoire", rappelle Euskal Konfederazioa, la fédération des associations œuvrant pour l’euskara. Son représentant, également directeur de Seaska, a assisté au vote, au grand amphithéâtre de la faculté de Bayonne.

La politique linguistique, recueillie dans une reliure rouge de 83 pages, en basque et en français, contient de nombreux points intéressants d’après la fédération, qui la juge consistante et adéquate. "C’est une base solide sur laquelle il faudra s’appuyer pour effectuer un pas qualitatif et quantitatif en matière de politique linguistique. Il appartient maintenant à la Communauté Pays Basque de la mettre en œuvre, de passer des bonnes intentions aux actes", écrit-elle dans un communiqué.

Elle rappelle, d’une part, qu’avec l’Académie de la langue basque, Euskaltzaindia, elles avaient manifesté la nécessité que la Communauté Pays Basque accorde sur son territoire une reconnaissance officielle à la langue basque, à la veille de sa création en 2016. D’autre part, que "les avancées actuelles en faveur de la langue basque sont d'abord le fruit du mouvement associatif qui a œuvré pendant des décennies avant la prise de conscience des pouvoirs publics".

Euskal Konfederazioa voit d’un bon œil l’intention de chercher des voies pour l’expérimentation dans le domaine linguistique, la définition d’objetctifs planifiés dans le temps et la volonté de jouer un rôle moteur au sein de l’OPLB.

Normalisation de la langue

Pour sa part, Kontseilua, la fédération des associations de soutien à l’euskara qui œuvrent dans les sept provinces du Pays Basque, a considéré que les décisions prises à la Communauté d’agglomération samedi dernier sont un pas important dans la normalisation de cette langue. "Le fait d’avoir fixé des délais et de mettre en place une évaluation de la politique linguistique est important", a souligné le président de la fédération, Paul Bilbao, à sa sortie du conseil communautaire.

Il a cependant regretté que la reconnaissance officielle ne soit l’officialité de la langue, et a défendu le besoin de changer la loi. Il espère que dorénavant, il n’y ait pas d’intervention extérieure dans la mise en place de la politique linguistique, en référence au préfet.