Goizeder TABERNA

Le PNB vient à la rescousse d’Iñigo Urkullu

Le président des instances locales du Parti nationaliste basque a exprimé son soutien au lehendakari de la Communauté autonome basque. Certains militants ayant manifesté précédemment leur soutien à Jean-René Etchegaray sont rentrés dans les rangs.

Pako Arizmendi affirme que "la médiation discrète [d'I. Urkullu] auprès des autorités espagnoles a contribué à neutraliser la pression exercée par Madrid sur Paris". © Bob EDME
Pako Arizmendi affirme que "la médiation discrète [d'I. Urkullu] auprès des autorités espagnoles a contribué à neutraliser la pression exercée par Madrid sur Paris". © Bob EDME

Le communiqué du président de l’Ipar Buru Batzar a eu un effet immédiat. Les voix discordantes se font plus discrètes, après sa publication. A travers ce texte rendu public le 23 mai, Pako Arizmendi, le président des instances locales du Parti nationaliste basque (PNB), offre la lecture officielle du parti sur la rencontre internationale de Cambo et la dissolution d’ETA.

Dix jours avant, des membres de l’instance bayonnaise avaient diffusé un communiqué apportant leur soutien à Jean-René Etchegaray, le président de la Communauté d’agglomération Pays Basque. Les deux communiqués se sont suivis mais ne seraient pas liés, assure Pako Arizmendi.

Pourtant, les deux textes se répondent. "Les soussignés, membres d’EAJ-PNB, tiennent à saluer l’action, l’implication, la vision politique et le rôle essentiel de Jean-René Etchegaray", disent les premiers. "Suite aux critiques ou aux regrets formulés sur la seule absence du lehendakari Urkullu, EAJ-PNB réaffirme son soutien au président du Gouvernement basque, qui est un acteur clé de ce processus et mérite le respect de tous", dit le second.

Son communiqué avait vocation de "remettre les choses dans un contexte général", insiste Pako Arizmendi. En phase avec les propos tenus par Iñigo Urkullu, il estime qu’ETA aurait dû "assumer ses responsabilités en mettant fin à son existence, en Communauté autonome basque, territoire central de son activité". Il relève la présence des plus hauts représentants du PNB à Cambo et explique l’absence des deux gouvernements du Pays Basque Sud par des raisons éthiques et politiques.

Malaise profond

Cela étant, il considère qu’il n’y a pas de polémique. Ou qu’il n’y en a plus. C’est l’impression que laissent certains signataires du premier communiqué, tels Alain Dolhagaray et Clothilde Bordenave. Ils ont répondu à l’appel de la rédaction par un message écrit : "c’est un sujet interne et la position du PNB est celle dite par notre président. Nous en sommes tous d'accord". Le président de l’Ipar Buru Batzar, lui, affirme que les auteurs du texte se seraient aperçus qu’ils manquaient d’une vision générale des choses.

Ce n’est pas le cas de tous. Jean-Claude Larronde estime que le texte de Pako Arizmendi est, en partie, une réponse au communiqué et rappelle le sens de leur initiative : "Nous n’avons pas voulu critiquer ouvertement Iñigo Urkullu, mais nous avons apporté notre soutien à Jean-René Etchegaray attaqué dernièrement". Il considère que cet épisode est révélateur d’un malaise profond, "plus qu’au sein du PNV", entre le Pays Basque Sud et le Pays Basque Nord.