François Baille-Barrelle

Lettre ouverte à Messieurs Barthélémy Aguerre et Jean-Philippe Nicot

Manifestation des anciens d'Etcharry. © Aurore Lucas
Manifestation des anciens d'Etcharry. © Aurore Lucas

Messieurs Barthélémy Aguerre et Jean-Philippe Nicot*,

Je tiens à vous apporter mon point de vue sur l’affaire de la vente du site AFMR d’Etcharry. Nous étions nombreux à dénoncer en justice les irrégularités qui avaient entaché l’AG de l'AFMR du 25 juillet 2016 décidant cette vente. Irrégularités repérables à la lecture des statuts de l’association : défaut de convocation, défaut de cotisations, défaut d’information.

Constat surprenant : le 13 juillet 2017, le Tribunal de grande instance (TGI) de Bayonne n’en retenait aucune.

Et pourtant, les dénonciations étaient principalement portées par la coopérative agricole de Mauléon Axuria, et l’IFAID Aquitaine, deux structures membres de l'AFMR. Par M. J.-J. Etcheberry, entrepreneur souletin, administrateur AFMR. Par M. J.-R. Etchegaray, président de la Communauté d’agglomération Pays Basque. Les trois premiers témoignages n’ont pas été retenus comme sincères, à l’inverse de votre témoignage, M. Nicot, donnant des informations diamétralement opposées. Sans vos informations, le raisonnement des juges n’avait plus de fondement pour aboutir à ce verdict.

La peur de voir un nouvel arbitrage de même nature et d’être condamné à verser des sommes rédhibitoires a conduit certains à jeter l’éponge. Pour ma part, considérant que ces informations comportaient d’importantes inexactitudes, je vous les ai progressivement communiquées par neuf courriers, entre le 26 août 2017 et le 21 mars 2018. A part une entrevue en septembre 2017, où vous admettiez, M. Aguerre, “que ce document pouvait comporter quelques petites erreurs”, ni l’un ni l’autre n’avez souhaité répondre à mes interrogations. C’est regrettable et signe d’un possible trouble.

Vite après le verdict, le 21 juillet 2017, vous avez fait paraître un article dans une revue locale. Sans s’attarder sur les propos peu courtois “opposants, public hétérogène, anarchistes, sympathisants d’EH Bai, habitants des environs, anciens étudiants”, on y apprend les raisons qui vous ont conduits à vendre le site AFMR d’Etcharry : “chute des formations, site coûteux, fin des aides, restructuration”. Sans préciser à qui : à la Fraternité Sacerdotale Saint PieX-FSSPX-Civitas-PNF. Des témoignages** et des informations avérées, pointent plutôt les raisons dans la gestion AFMR, entre 2005 et 2016. En conséquence, je ne partage évidemment pas du tout votre analyse.

Bientôt deux ans que vous avez extrait ce “patrimoine AFMR”, financé par des fonds publics, du tissu économique et culturel du Pays Basque intérieur. Décision prise avec seulement sept personnes physiques présentes, qui n’étaient pas en 2016 “à jour de leur cotisation”. Sur 25 ou 33 membres, M. Nicot ? Je ne sais plus !?

Recevez, M. Barthélémy Aguerre et M. Jean-Philippe Nicot, mes salutations.

* Président et Directeur d’Etcharry Formation Développement, association dont le siège est à Ustaritz depuis octobre 2016. Centre de formation qui avait entre 1963 et les années 2000 le nom d’AFMR : Association de Formation en Milieu Rural, avec une activité de formation et de conseil dans le développement agricole, le social, le médico-social et le développement territorial ; son siège est à Etcharry. Tout le patrimoine d’Etcharry fut vendu le 25 juillet 2016.

** Le Collectif des salariés d’Etcharry avec le soutien du syndicat CFDT agro-alimentaire du Pays Basque écrivait le 22 août 2016 : “Depuis 2012, les salariés ont essayé d’alerter le président sur les défaillances et les dérives constatées. Le président a préféré écouter son directeur qui part avec son directeur adjoint dans le cadre d’une rupture conventionnelle. Il n’a fallu que six mois après leur départ pour que les administrateurs, apparemment médusés, découvrent un déficit de plus de 600 000 euros”.