Pour certains, c'est un retournement de veste, pour d'autres ce n'était de toute façon qu'une question de temps. Après une réunion interne ce 23 mai, le Parti nationaliste basque (PNV) donne l'autorisation à ses cinq députés du Congrès espagnol de voter en faveur du budget présenté par le  gouvernement Rajoy.

Jusqu'à ce mercredi, la situation était bloquée. Le PNV ne voulait pas voter le budget tant que l'article 155 de la Constitution espagnole était appliqué en Catalogne. Pour rappel, cet article permet la mise sous tutelle de la "région" par le gouvernement de Madrid.

Continuer à bloquer le vote du budget n'aurait pas aidé la Catalogne selon le PNV. "Sans budget, le conflit ne serait pas plus sur le point de se résoudre" assurent le parti au pouvoir en Euskadi. "A l'inverse, il se détériorerait, et il empêcherait toute tentative de dialogue".

Pour les pensions et le TGV

L'article 155 a une "date de péremption", a indiqué le député Aitor Esteban, même s'il n'en avance aucune. Son parti précise dans un communiqué : "Un pouvoir légitime catalan est en place et implique la constitution d’un nouveau gouvernement et la désactivation du 155. C’est une question de semaines, de jours ou d’heures. EAJ-PNV est totalement engagé pour que cette prévision se confirme". Il pense également maintenir sa capacité d’influence politique sur Madrid pour contribuer à une solution dialoguée et pactisée en Catalogne.

En votant le budget, le PNV certifie des avancées dans le domaine des pensions, notamment de retraite. "Défendre ce budget permettra à tous les bénéficiaires de voir une augmentation de 1,6 % de leur pension dans les deux ans à venir". Le budget comprend un investissement total de 540 millions d’euros dans la Communauté autonome basque, et doit permettre le financement d'une partie des travaux du train à grande vitesse, cher au PNV.

"Le PNV n'est pas fiable"

De son côté, EH Bildu ne digère pas la décision du PNV. "La parole des Basques est importante pour nous, et le PNV ne l’a pas respectée. Il n’est pas fiable". C'est dans ces termes que se sont exprimés juste après la déclaration d’Aitor Esteban, les députés d'EH Bildu Marian Beitialarrangoitia et Oscar Matute.

"Rien ne prédit une fin de l’article 155" s’insurgent les deux députés de la gauche abertzale. "Et même si c’est le cas, il y a de gros risques qu’il entre à nouveau en application." Ils accusent le PNV de voter en faveur d’un parti "corrompu jusqu’aux os".