Christophe de PRADA

Les pêcheurs basques et béarnais se rebiffent contre la fédération de pêche

Six représentants des associations agréées pour la pêche et la protection du milieu aquatique (AAPPMA) du Béarn et du Pays Basque se sont réunis le 20 avril dernier à Tardets pourdénoncer les dérives de la Fédération de pêche du départementdes Pyrénées-Atlantiques.

Les représentants des six associations agréées pour la pêche et la protection du milieu aquatique. © Christophe DE PRADA
Les représentants des six associations agréées pour la pêche et la protection du milieu aquatique. © Christophe DE PRADA

Les Associations agréées pour la pêche et la protection du milieu aquatique (AAPPMA) des propriétaires riverains de la Nive, de Basabürüa, de l’inter-cantonale des baïses, de la gaule paloise, de la gaule aspoise, d’Arudy sont en conflit ouvert avec la Fédération de Pêche des Pyrénées-Atlantiques. Elles dénoncent “un asservissement par l’argent”, explique Nicolas Curutchague, président de l’AAPPMA de Haute-Soule. “La fédération perçoit maintenant l’intégralité des sommes payées par les pêcheurs lors de l’acquisition annuelle de la carte de pêche”, le fameux sésame qui donne droit à tout pêcheur de pratiquer sa passion sur un territoire délimité. Sans compter les revenus liés aux compensations financières des hydro-électriciens dans les parties montagneuses.

A titre d’exemple, l’AAPPMA des propriétaires riverains de la Nive verse environ 25 000 euros par an à la Fédération. En contre partie à peine 1 000 euros, alors que certaines AAPPMA reçoivent jusqu’à 50 000 euros par an. D’où l’agacement et l’inquiétude d’André Salles le trésorier de la structure bas-navarraise. “L’APRN emploie aujourd’hui trois salariés. Si la fédération continue son acharnement, nous serons contraints de les licencier avant la fin de l’année. Il faut leur rappeler qu’elle doit aider en retour toutes les AAPPMA sans distinction”. Un acharnement qui frise le diktat selon l’intéressé. “Si vous n’êtes pas d’accord avec leur politique halieutique, vous n’avez rien ! Cette situation est insupportable. On dirait qu’ils mettent tout en œuvre pour nous faire disparaître. Nous représentons pourtant 1 500 propriétaires riverains, qui cèdent leurs baux de pêches, pour 450 kilomètres de parcours de pêche de première catégorie, de la Basse-Navarre au Labourd. Si cela continue, nous allons être obligés de faire un parcours privé comme on le voit ailleurs.”

De l’absence de débat participatif

Pour Nicolas Curutchague, qui reste cependant optimiste, le constat est clair : “il y a une mainmise de la fédération sur les budgets qui peuvent être alloués aux AAPPMA. On sait malheureusement que, depuis une dizaine d’années, depuis qu’André Dartau a pris la présidence, la fédération fonctionne en vase clos. Il n’y a aucun débat participatif parce que nous sommes exclus du Conseil d’administration. Aujourd’hui cela n’est plus envisageable. Il est hors de question que la fédération gère à notre place le domaine privé de première catégorie piscicole pour lequel nous sommes agréés. Leur but est clair : ils veulent faire de la fédération le seul gestionnaire de la pêche dans le département. Nos territoires de montagne doivent garder la main sur l’halieutisme. J’espère que cela va évoluer dans le bon sens.”