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Uxue Barkos et Iñigo Urkullu critiquent ETA et s’engagent pour la réconciliation

Les deux présidents des institutions du Pays Basque Sud ont partagé leur analyse sur la fin d'ETA. Ils ont annoncé des pistes de travail pour arriver à la réconciliation.

U. Barkos et I. Urkullu ont attendu la fin de la rencontre d'Arnaga pour réagir officiellement à la Déclaration finale d'ETA. © Gorka RUBIO/FOKU
U. Barkos et I. Urkullu ont attendu la fin de la rencontre d'Arnaga pour réagir officiellement à la Déclaration finale d'ETA. © Gorka RUBIO/FOKU

Quelques heures sont passées depuis la lecture de la Déclaration d’Arnaga, 24 heures depuis la fin d’ETA à Genève. La présidente de la Communauté forale de Navarre Uxue Barkos et le président de la Communauté autonome basque Iñigo Urkullu se sont présentés ensemble devant la presse, au Palais du Seigneurie de Bertiz (Navarre), vendredi 4 mai. Ils ont communiqué la lecture qu'ils font de la nouvelle situation après les dernières déclarations, événements auxquels ils n’ont pas participé.

"Bien qu’elle arrive très tard", la décision d’ETA permet de créer "les conditions pour se mettre d’accord sur les pas à franchir pour ouvrir définitivement une nouvelle étape dans le vivre-ensemble dans notre société", ont-ils affirmé. Une analyse recueillie dans un même document.

Conscients du "caractère historique" de la déclaration de l’organisation, les deux représentants institutionnels ont pris des engagements dans la "consolidation du vivre-ensemble". Parmi eux, celui de faire "une réflexion critique" sur le passé et chercher "un consensus sur l’adaptation de la politique pénitentiaire" au nouveau contexte. Un consensus qui rassemblerait tous les partis politiques.

A moyen terme, ils ont fixé une série d’objectifs tels que la "consolidation de la mémoire représentative de la diversité", des politiques publiques de "reconnaissance et réparation de toutes les victimes du terrorisme" et la promotion d’une éducation pour le vivre-ensemble.

Politique pénitentiaire

Une déclaration "critique et globale" sur le passé qui inclut explicitement la violence d’ETA devrait être présentée à tous les partis par les deux exécutifs. Une démarche qui s’accompagnerait de la création d’un groupe de travail sur la politique pénitentiaire entre les deux gouvernements locaux et l’exécutif de Madrid.

La présidente de Navarre a ouvert la séance. Après avoir fermé "un chapitre sombre de l’histoire, marquée par la violence et la douleur", elle s’est engagée à ce que les institutions travaillent pour qu’une nouvelle phase s’ouvre.

Sans oublier "la douleur et la perte irréparable" subies par des victimes "d’une violence injuste et injustifiable", Uxue Barkos a affirmé qu’ETA n’aurait jamais dû exister.

A présent, le moment d’avancer vers une mémoire critique envers le passé "qui reconnaisse le caractère injuste et injustifiable de la violence" est arrivé, selon elle. "La mémoire sert surtout l’avenir", estime-t-elle. Liée à la transmission de la culture de la paix aux générations futures, "la mémoire sert également à ce que les victimes ne tombent pas dans l’oubli" a-t-elle déclaré.

Elle a regretté que la Déclaration finale d’ETA n’ait pas pris en compte les dimensions éthiques et critiques vis-à-vis des conséquences de son action, "reconnaissant l’injustice du mal causé à toutes les victimes, à toutes sans exception". Puis, elle a défendu l’annulation des politiques pénitentiaires d’exception.

Iñigo Urkullu a pour sa part exprimé son "soulagement et sa joie" pour ce "fait historique" qui "a mis trop de temps à arriver". Il considère que les victimes sont aujourd’hui sujets et principaux acteurs de cette réussite démocratique de la société, ses institutions, la politique et les droits humains. Il a voulu transmettre de l’espoir envers un vivre-ensemble inclusif, juste et doté de mémoire.