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Iñigo Urkullu attaque Jean-René Etchegaray

Iñigo Urkullu, président du gouvernement de la Communauté autonome basque, compte parmi les absents à Arnaga. A travers une interview accordée au journal Sud-Ouest, il revient sur les motifs de sa décision.

Iñigo Urkullu, absent à Arnaga, se trouvait le jour même à Hendaye, à 40 kilomètres de là. ©Bob EDME
Iñigo Urkullu, absent à Arnaga, se trouvait le jour même à Hendaye, à 40 kilomètres de là. ©Bob EDME

Il n’y a qu’un seul lehendakari, c’est Iñigo Urkullu. Jean-René Etchegaray a une vision erronée concernant le rôle du Pays Basque Sud dans la résolution du conflit. Tels sont les deux messages transmis par I.Urkullu dans une interview au quotidien Sud-Ouest.

Urkullu s’est volontairement montré d’une sincérité brutale dans cet entretien. Il est visiblement irrité de voir que sa condition de lehendakari n’est pas considérée à la hauteur de celle qu’il estime nécessaire. Il reproche par exemple aux médiateurs internationaux d’être manipulés par la gauche abertzale. Il montre même publiquement son mécontentement alors que les médiateurs internationaux, eux, choisissent des voies plus diplomatiques, n’oubliant jamais de le remercier pour sa collaboration.

Le lehendakari considère l’élection de Jean-René Etchegaray à la tête de la Communauté d’agglomération Pays Basque comme un caillou dans sa chaussure. C’est ainsi qu’il l’exprime publiquement lors de la déclaration finale d’ETA, à travers cette interview. Il y déclare qu’un événement comme celui de Cambo-les-Bains aurait pu se réaliser dans la Communauté autonome basque. "Aiete, où tout a commencé, s’est déroulé ici. Nous étions prêts ! Je pense que Jean-René Etchegaray méconnait certains chiffres. ETA a tué cinq personnes en France et 850 au Pays Basque Sud, où nous connaissons quotidiennement des répercussions sociales et politiques. Notre gouvernement gère un budget de onze milliards d’euros. Il y a sans aucun doute trois présidents de communauté, un pour la France, celle de Navarre et celui d'Euskadi. Il y a cependant un seul lehendakari, et sans fausse modestie, il est devant vous" a-t-il déclaré avant de conclure : "l’important est la fin d’ETA. C’est néanmoins ici qu’elle aurait dû se produire, en Euskadi, là où l'on a souffert le plus".

Durant une réunion organisée à Arkaute quelques jours avant le désarmement du 8 avril 2017, J-R.Etchegaray avait essayé de convaincre I. Urkullu et U. Barkos, présidente du gouvernement de Navarre, de participer aux actes institutionnels de Bayonne. Déclinant l'invitation, le président du gouvernement basque l’avait alors traité de "naïf" considérant que, à l’instar des médiateurs internationaux, il entrait dans le jeu de la gauche abertzale.

Le lehendakari était présent à Aiete, au titre de président du PNV. Il a par la suite refusé de se rendre aux rendez-vous suivants, que ce soit le désarmement ou encore l’annonce de la fin d’ETA. En privé, il confesse qu’il s’est senti très mal à l’aise à Aiete.