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La Déclaration d’Arnaga salue la fin d’ETA et regarde vers l’avenir

VIDEO - Le texte lu par une jeune fille en langue basque, ce 4 mai à Cambo, se voulait porté vers l’avenir. Il a accueilli positivement la Déclaration finale d’ETA et a rappelé les volets qui restent à résoudre dans le cadre du processus de paix au Pays Basque.

Sept ans après la Déclaration d’Aiete, les acteurs internationaux et basques soutenant le processus de résolution du conflit basque se sont de nouveau donnés rendez-vous au Pays Basque, ce vendredi 4 mai. Cette fois, à la villa Arnaga de Cambo à l'occasion de la Rencontre internationale pour faire avancer la résolution du conflit. La Déclaration d’Arnaga lance un appel à la résolution des conséquences du conflit et à la réconciliation.

"Nous sommes à Arnaga, pour saluer la déclaration finale du groupe ETA", dit le texte lu par Irati, une jeune fille de Gernika, en euskara, comme symbole de l’avenir du Pays Basque. Il a été lu également dans trois autres langues par Michel Camdessus, l’ancien directeur général du Fonds monétaire international, Jonathan Powel, ancien diplomate et conseiller de Tony Blair, et par Cuauhtémoc Cardenas, l’ancien élu de Mexico. Ils l’ont fait dans le jardin de la maison d’Edmond Rostand. "Aujourd’hui, c’est une journée à célébrer au Pays Basque, en Espagne, en France et en Europe", se sont-ils réjouis.

Le texte final de la rencontre internationale organisée par Bake Bidea, le Forum Social Permanent et le Gourpe de Contact international (GIC), relève que sept ans après Aiete, il reste des questions encore à régler pour arriver à "une situation normalisée dans la région". Il pointe du doigt la question des prisonniers et des exilés, "et surtout un processus de réconciliation à mener". Pour cela, il défend le dialogue politique.

Reconnaître les victimes

Les intervenants ont salué la reconnaissance par ETA de la souffrance causée par son action et ont déploré que "les familles et les communautés sont toujours divisées". Avant de lancer que "des efforts sont nécessaires pour reconnaître les victimes. Faudra faire preuve d’honnêteté". Un exercice dans lequel la recherche de la victoire pourrait faire réapparaître le conflit.

Parmi les signataires du document, se trouvent Pierre Joxe, ancien ministre de l'Intérieur français, et Huber Védrine, ancien ministre des Affaires Etrangères français. Le premier avait assisté à la conférence internationale d'Aiete.

La lecture de la déclaration a donné fin à une rencontre d’une heure qui a permis de faire le point sur les avancées du processus de paix. "Aujourd’hui, nous sommes là pour écrire la dernière page du conflit basque" a lancé Jonathan Powel à la tribune. Il l’a fait devant une représentation plurielle de la société basque dans sa diversité. Le membre du GIC Brian Currin a regretté l’absence de certains à Cambo, mais aussi la veille à Genève lors de la déclaration finale d’ETA. Il a déclaré que cette absence est "triste, c’est un problème".

Présent à Aiete en 2011, Koffi Annan n’a pas pu être présent, mais il a transmis un message lu par Michel Camdessus. L’ancien secrétaire des Nations Unis a salué la Déclaration finale d’ETA et a affirmé que cette décision "devrait être fêtée dans ce continent [européen]".

"La colère n’est pas une politique"

Devant l’assistance, encore à l’intérieur de la villa, Gerry Adams a lancé un appel aux gouvernements, en particulier à celui de Madrid qui, selon lui, "peut donner un signe positif". Et a mis en garde : "La colère n’est pas une politique, la vengeance n’est pas la solution". Et a rappelé les propos du militant de l'IRA Bobby Sands disant "nos enfants ne vont pas comprendre notre vengeance".

Les invités sont arrivés par groupes, reçus dès leur arrivée par Anaiz Funosas de Bake Bidea et Agus Hernan du Forum Social Permanent. A chaque arrivée, un accueil a été effectué par Jean-René Etchegaray, le président de la Communauté d’agglomération Pays Basque (CAPB), et Brian Currin, représentant du Groupe de contact international. Ils étaient également attendus sur les marches de la villa par les élus du Comité de soutien, les parlementaires Max Brisson, Frédérique Espagnac et Vincent Bru, Kotte Ecenarro premier vice-président de la CAPB et par Alain Iriart, également vice-président.