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Insuffisant pour les victimes

La plupart des associations de victimes ont trouvé la déclaration d’ETA insuffisante. Certaines voix, cependant, en font une lecture plus nuancée.

Consuelo Ordóñez, la présidente de Covite avait rencontré Max Brisson et Vincent Bru cet hiver. © Juan Carlos RUIZ / ARGAZKI PRESS
Consuelo Ordóñez, la présidente de Covite avait rencontré Max Brisson et Vincent Bru cet hiver. © Juan Carlos RUIZ / ARGAZKI PRESS

Association des victimes du terrorisme

Dans un communiqué, l’Association des victimes du terrorisme (AVT) considère qu'ETA "dilue sa vraie responsabilité". Elle évoque l’absence d’autocritique justifiant l'usage de la violence comme quelque chose qui était inévitable, "fruit d’un conflit qui n’existe pas et a été inventé". AVT demande au gouvernement espagnol qu’il stoppe "cette campagne de propagande" qu’elle voit comme une façon d’obtenir des bénéfices pour ses prisonniers.

Mari Mar Blanco, présidente de la Fondation Victimes del Terrorismo

Sœur de Miguel Angel Blanco, ancien conseiller municipal du PP tué par ETA, Mari Mar Blanco assure que la déclaration de l’organisation armée est le fruit de sa défaite. Elle estime que le "pardon" qu’ETA présente ne sert à rien, car elle fait des distinctions entre les victimes.

Covite

La différenciation entre victimes "innocentes" et victimes "coupables" est un principe inacceptable pour l’association de victimes Covite. Elle attend d’ETA qu’elle collabore avec la justice "pour faire la lumière sur les crimes non élucidés".

Gorka Landaburu, journaliste et victime

Le journaliste victime d’un attentat d’ETA, Gorka Landaburu, considère que, le communiqué de ce jour est "le plus important et le plus critique" de l'ensemble des communiqués. Cependant, il y voit une absence de critique politique et exige de la gauche abertzale de se donner à cet exercice.

Il pense que le texte sera insuffisant pour beaucoup de victimes, mais rappelle que l’organisation "va disparaître définitivement et c’est ce que nous souhaitions depuis longtemps".

Rosa Rodero, femme d’un Ertzaina (policier basque) victime d'ETA

Veuve de l'Ertzaina Joseba Goikoetxea, Rosa Rodero a affirmé que le communiqué "ne compense pas, mais du moins, il apporte un peu d’oxygène". "La réparation n’est pas possible, ce qui est arrivé est arrivé. Je regarde plutôt vers le futur, pour que cela ne se reproduise pas".