MEDIABASK

Pas de moyens supplémentaires pour Seaska

L’Education nationale ne prévoit aucun poste d’enseignant supplémentaire pour la rentrée prochaine, alors que la fédération des écoles en langue basque en réclame 25. Seaska prépare des mobilisations.

La conférence de presse de présentation d'Herri Urrats avait été l'occasion pour exprimer de l'inquiétude de la part de Seaska. © Isabelle Miquelestorena
La conférence de presse de présentation d'Herri Urrats avait été l'occasion pour exprimer de l'inquiétude de la part de Seaska. © Isabelle Miquelestorena

Les parents des ikastola ont voté en faveur de la mobilisation hier soir. A l'approche d’Herri Urrats, la grande fête de l’enseignement en langue basque à laquelle se rendent l’ensemble des responsables institutionnels, Seaska exprime son mécontentement voyant les discussions avec l’Etat bloquées.

Après plusieurs réunions infructueuses avec les représentants du ministère de l'Education, la fédération a décidé de suspendre les discussions. Elle réclame 25 nouveaux postes d’enseignant, dans le premier et second degré, pour répondre à l’arrivée de 230 élèves en septembre 2018. Or, le ministère ne débloque aucun poste supplémentaire.

"Nous sommes dans l'attente d'une dotation du ministère qui ne se manifeste pas", reconnaît le directeur académique Pierre Barrière. Le contexte ne serait pas favorable : le budget du premier et second degré de l'enseignement privé ne prévoit aucun poste dans l'Hexagone. "Le recteur a posé la question des moyens accordés pour l'enseignement en langue régionale au ministère", précise P. Barrière, mais pour l'instant il n'a pas reçu de réponse.

L'an dernier Seaska avait obtenu 15 postes. Une dotation exceptionnelle pour une rentrée qui l'était tout autant du fait de l'ouverture du nouveau lycée de Bayonne. D'habitude, les créations de postes tournent autour de cinq, rappelle le directeur académique. "Nous avons toujours pu faire la rentrée, tout de même. Le but est d'assurer la continuité, en organisant les moyens différemment", assure-t-il.

Renouvellement de la convention

Seaska avait déjà alerté en début d’année des difficultés rencontrées lors des premiers échanges. En plus des postes pour la rentrée prochaine, le renouvellement de la convention liant la fédération au ministère de l’Education est sur la table des discussions.

Elle est renouvelée tous les trois ans, depuis maintenant neuf ans. Elle établit une règle de calcul pour déterminer le nombre de postes nécessaires prenant en compte la particularité du système immersif en langue basque. A partir du CE1, les élèves de Seaska suivent des heures de cours de français supplémentaires, ce qui n'est pas le cas des élèves des autres écoles. La méthodologie établie dans la convention n’aurait jamais été respectée par l’Education nationale, selon plusieurs sources proches.