Xan Idiart

Ciboure : les associations dressent un état des lieux

Etude démographique, préservation des espaces protégés, taux d'urbanisation... le rapport non-officiel rendu par le collectif d'associations Lapurdi contient des conclusions différentes de celles de la municipalité.

Le maire de Ciboure, Guy Poulou, n'a pas encore réagi à l'état des lieux du collectif Lapurdi. © Isabelle Miquelestorena
Le maire de Ciboure, Guy Poulou, n'a pas encore réagi à l'état des lieux du collectif Lapurdi. © Isabelle Miquelestorena

Un rapport pour "rétablir la vérité". Voilà comment un membre du collectif d'associations Lapurdi*  décrit l'état des lieux de la ville de Ciboure. Radiographie dressée par eux-mêmes. Non officiel donc, mais qui a vocation à contrecarrer d'anciennes études de cabinets mandatés par la mairie.

"On nous a roulés dans la farine" estime ce membre du collectif qui souhaite rester anonyme. En 2012, le taux d'urbanisation des sols à Ciboure est de 53,3 % selon le ministère de l'Environnement. Il est de 50% dans le diagnostic d'Erea en 2015, un des cabinets mandatés par la mairie. Les associations ne comprennent pas cette baisse non expliquée.

Elles s'inquiètent également du nombre de plus en plus grandissant de résidences secondaires alors que la commune a perdu presque 400 habitants ces trois dernières années, selon les chiffres de l'Insee. Le diagnostic d'Erea montrerait, lui, une population croissante.

Le collectif Lapurdi dénonce aussi la déclassification d'arbres en voie d'extinction dans le diagnostic du cabinet Eten en 2014. Quarante cryptomères du Japon – sorte de sapin volumineux – et deux chênes d'environ 300 ans sont officiellement aujourd'hui de simple chênaie, ou robiniers invasifs. Aucunement protégés, ils peuvent être coupés plus facilement qu'avant.

Une démarche constructive

Mais l'état des lieux du collectif très remonté contre la mairie ne s'inscrit pas dans une démarche uniquement contestataire. Le dossier a été envoyé à la Ville, au président de la Communauté d'agglomération Pays Basque Jean-René Etchegaray, et à la préfecture. J.-R. Etchegaray serait même d'accord pour rencontrer les associations.

Le collectif Lapurdi souhaite que son étude soit prise en compte lors de l'élaboration du prochain Plan local d'urbanisme (PLU). Il n'y en aurait pas actuellement. Le règlement national d'urbanisme, un texte global qui ne voit pas forcément les spécificités du territoire, s'appliquerait à la place. Le maire, Guy Poulou, n'a pour l'instant pas réagi. Le PLU de la commune aurait dû être élaboré au premier semestre 2017 selon le collectif Lapurdi.

*Membres du collectif : le Cade, l’association Sainte-Croix Préservée, l’association de Protection du Site de Bordagain, l’association Sainte-Thérèse Préservée et l’association Zibezpat.