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La période des carnavals bat son plein au Pays Basque

Le rendez-vous de Saint-Jean-Pied-de-Port est déjà passé, mais les zirtzil et les bolanta seront bientôt de sortie en Amikuze et à Banca.

Les bolanta à Libertimendua.
Les bolanta à Libertimendua.

Un Johnny Hallyday raide mort sur des toilettes, qui ressuscite soudainement pour entamer un chant avec Etxe, un des artisans de la paix arrêté le 17 décembre 2016 à Louhossoa. La scène paraît incongrue. Elle l'a été comme tant d'autres, le 11 février dernier, à Saint-Jean-Pied-de-Port où se tenait Libertimendua.

"On pourrait qualifier ce carnaval de rite, explique le dramaturge Mattin Irigoien, la société et la nature sont au centre de cet évènement". Dans la scène campée précédemment, on voit aussi Txetx se désespérer de la mort de Johnny Hallyday qui va faire de l'ombre à la manifestation du 9 décembre à Paris.

"Libertimendua permet aux jeunes qui jouent, de décrire la société de plusieurs points de vue différents" continue Mattin Irigoien. La critique des concitoyens est parfois acerbe. Il arrive que les personnes visées prennent très mal la chose. D'autres au contraire en rigolent. Après tout, ce n'est que du théâtre.

De bar en bar

Chacun a un rôle à Libertimendua. Il y a les bolanta, des danseurs en tenue claire qui représentent le printemps. Ce jour-là ils prennent la place des zirtzil, et les renvoient chez eux "même si on ne sait pas vraiment d'où ils viennent" s'amuse le dramaturge amikuztar. Des bertsolari les accompagnent en chantant.

Les zirtzil, eux, représentent l'hiver, la nuit et tout ce qui est sombre. Ils sont sales. Habillés de guenilles, quelques jours avant Libertimendua, ils quémandent à manger et à boire dans chaque maison. Aujourd'hui, les zirtzil de Garazi procèdent de la sorte, mais de bar en bar.

Mais il n'y a pas qu'à Garazi qu'il y a des zirtzil. Depuis qu'Antton Luku, professeur de basque du lycée de Navarre à Saint-Jean-Pied-de-Port, a ressuscité cette période, beaucoup de ses anciens élèves ont repris le flambeau dans les villages alentours. 

"Ecrire et jouer la pièce de théâtre de libertimendua demande beaucoup de travail", assure Mattin Irigoien. Lui, aide les jeunes amikuztar à monter la pièce. "Cela fait dix ans que nous le faisons, mais on n'est jamais sûr qu'il y aura une prochains fois l'année suivante." Pour 2018 en tout cas, après Saint-Jean-Pied-de-Port, il y aura un Libertimendua le 25 février à Saint-Palais, puis à Banca le 18 mars.