Lundi matin, le président de la Communauté d'agglomération Pays Basque Jean-René Etchegaray s'est réuni avec les maires du pôle territorial Sud Pays Basque, pour évoquer la succession, douloureuse pour tous, de Peyuco Duhart, premier vice-président de l'agglomération en charge des finances, décédé le 7 décembre dernier.

La réunion s'est déroulée dans un climat très tendu d'après plusieurs participants. Elle a débuté par une passe d'armes entre Michel Hiriart, maire de Biriatou et Kotte Ecenarro, maire d'Hendaye et candidat au poste. Michel Hiriart, qui a présidé la communauté d’agglomération Sud Pays basque pendant neuf ans, a notamment reproché à Kotte Ecenarro de privilégier les intérêts de la ville d'Hendaye, aux dépens d'une vision communautaire. En réponse, Kotte Ecenarro a défendu sa candidature point par point. Il a rappelé le poids démographique de la ville d'Hendaye, quatrième du territoire, et son engagement de la première heure en faveur de l'agglomération Pays Basque.

Là où Michel Hiriart souhaitait une nouvelle élection, poussant en sous-main Philippe Elissalde maire d'Ahetze et reconnu par ses pairs comme très impliqué dans le projet, d'autres tels Pierre-Marie Nousbaum, maire de Saint-Pée-sur-Nivelle, ont défendu le raisonnement suivant : parmi les quatre représentants actuels de Sud Pays Basque au conseil exécutif – la maire d'Arbonne Marie-José Mialocq, le maire de Saint-Jean-de-Luz Jean-François Irigoyen, le maire de Sare Battitt Laborde, et Kotte Ecenarro- seul ce dernier souhaite être vice-président. "Il ne s'agit donc pas d'un blanc-seing mais du respect de la logique du pacte de gouvernance initialement conclu", explique Pierre-Marie Nousbaum. Jean-François Irigoyen, au départ sur la réserve, a accepté d'intégrer l'exécutif en tant que conseiller délégué.

Jean-René Etchegaray sort Odile de Coral du chapeau

Jean-René Etchegaray a, quant à lui, surpris son auditoire, en suggérant qu'Odile de Coral, maire d'Urrugne, puisse elle aussi intégrer le conseil exécutif, ce qui le ferait passer de 25 à 26 membres. Une position qu'il assume aujourd'hui. "Nous avons un problème de parité au sein de l'agglomération. Elle n'est pas de notre fait, mais il me semble important d'essayer d'améliorer les choses". En effet, les représentants sont issus des communes, avec une grande proportion de maires de petites communes, très majoritairement des hommes.

Côté Sud Pays Basque, même si les élus ne s'attendaient pas à une telle proposition, il se disent ravis de l'éventualité d'obtenir une place supplémentaire. Certains membres de l'exécutif ont en revanche un peu toussé en ayant vent de la nouvelle, du fait des déboires judicaires de l'intéressée. "Mais personne n'osera s'y opposer publiquement, on apparaitrait comme étant contre la parité", analyse l'un d'eux. D'autres ont une lecture plus politique de cette nomination. Jean-René Etchegaray enverrait un signal à sa droite, pour contre-balancer la nomination d'un socialiste.

"Que Kotte Ecenarro soit socialiste, ce n'est pas une difficulté, explique-t-il. Je considère que ce n'est pas cela qui doit déterminer le choix dans un sens ou dans l'autre. Il a par ailleurs une certaine légitimité pour ce poste eu égard à la population de sa commune. Et il a également exercé la responsabilité de premier vice-président au Conseil général. "

Pour l'heure, ces options sont sur la table mais Jean-René Etchegaray souhaite rendre officielle sa décision au conseil exécutif. "On ne fabrique une bonne décision qu'en prenant du temps et en essayant de la partager". La succession de Peyuco Duhart, ainsi que l'intitulé des délégations dont chacun aura la charge sera à l'ordre du jour du conseil communautaire du mois de mars.