Caroline MALCZUK

Le futur des Galeries Lafayette de Bayonne inquiète le maire

Jean-René Etchegaray a exprimé ses inquiétudes au Directeur général de Magasins Galeries Lafayette et BHV Marais, dans une lettre envoyée le 22 décembre 2017, quant à l'avenir du magasin de Bayonne.

Le magasin des Galeries Lafayette de Bayonne, rue Thiers, pourrait être franchisé. ©Wikimedia Commons
Le magasin des Galeries Lafayette de Bayonne, rue Thiers, pourrait être franchisé. ©Wikimedia Commons

Dans un courrier du 22 décembre 2017, Jean-René Etchegaray a exprimé sa "ferme opposition à tout projet de cession des Galeries Lafayette de Bayonne" au Directeur général du groupe, Nicolas Houze. Le maire de Bayonne s’inquiète du projet, présenté en novembre dernier, de passer 22 magasins de province entre les mains de repreneurs. Et se dit même prêt "à user de tous les voies et moyens" contre ce qui constituerait, selon lui, une menace envers "les intérêts du commerce du centre-ville".

Pourquoi cette position défensive ? Selon la communication du groupe Galeries Lafayette BHV, les magasins cédés à des "franchisés" resteraient sous l’enseigne Galeries Lafayette et le personnel serait transféré. Les fruits d’un accord, bien qu’aujourd’hui mis à mal*, avec les syndicats. Difficile alors de voir le problème. Une porte parole du groupe, interrogée par Sud Ouest, a même réagi jeudi dernier : "Nous ne comprenons pas pourquoi de telles inquiétudes se manifestent." Elle affirme que "les Galeries Lafayette de Bayonne ne sont pas menacées". Et ajoute même : "Il est bien évident que les Galeries Lafayette resteront les Galeries Lafayette."

Aujourd’hui, rien n’est fait. Car le groupe se donne jusqu'à mi-2018 pour se décider sur le projet de cession en franchise, d'après les informations de la presse hexagonale. A priori. Un cadre des Galeries Lafayette aurait prévenu le maire de Bayonne, en décembre dernier, de la possibilité d'une vente pure et simple du magasin de la ville.

Vente des murs ?

Des inquiétudes que comprend Franck Gintrand, le président de l’Institut des territoires. Dans les Échos, il critique le flou qui règne autour du projet via un article "opinion". Et pose la question de la vente des murs des magasins concernés, propriété du groupe.

Selon Franck Gintrand, il y a deux scénarios. Le premier est plutôt rassurant : "Le groupe conserve la propriété des murs, se limite à céder le fonds de commerce et à transférer la gestion des employés. L'activité est maintenue moyennant le versement d'un loyer et d'une redevance." Le deuxième, après une cession des murs, est plus inquiétant : "L’opération permet aux Galeries de réaliser des économies, en frais de personnels notamment, mais aussi d’engranger une rentrée substantielle d’argent. À charge pour le repreneur de fixer le montant du loyer. Dans ce cas, la pérennité de l’activité commerciale, que ce soit ou non sous l’enseigne des Galeries, est loin d’être garantie. En tout cas, pas dans la durée."

* Un accord avait été signé avec la CFDT, CFE-CGC et la CGT afin que les futurs repreneurs des 22 magasins, qui emploient 900 salariés, respectent un certain nombre de garanties. Dont le maintien des emplois pendant deux ans, celui des salaires ainsi qu’une prime de transfert de 600 euros brut pour les CDI. Le syndicat FO a lui, dès le début, jugé la garantie de maintien de l’emploi insuffisante et la prime de transfert "scandaleuse". Et la CGT est revenue sur sa décision. Mettant à mal l’accord trouvé avec la direction.