Goizeder TABERNA

Anglet sur la retenue

"La démocratie est née à Athènes." C’est ainsi que le maire d’Anglet Claude Olive est revenu sur l’histoire de la cité, à travers le temps et le continent. Un éloge de la commune en ces temps d’incertitudes. L’élu angloy a adressé ses vœux lors d’une cérémonie organisée au théâtre Quintaou, le 17 janvier dernier. L’occasion pour lui de faire le bilan de son action et de regarder vers l’avenir. Enfin, pas trop loin.

Lors des voeux, Claude Olive a annoncé une année 2018 de jubilé : les 50 ans du jumelage entre sa ville et Ansbach. © Bob EDME
Lors des voeux, Claude Olive a annoncé une année 2018 de jubilé : les 50 ans du jumelage entre sa ville et Ansbach. © Bob EDME

Les réalisations qui ont marqué 2017

La rénovation du Château de Baroja aura été le projet phare de la Ville. Il accueille à présent les enfants de 6 à 12 ans du centre de loisirs. Les plus jeunes occuperont le bâtiment voisin le temps que la seconde partie des travaux soit menée à son terme. Ils seront, en tout, 400 petits usagers. Le projet a été salué par tous.

Réhabilitée, la villa Beatrix Enea, avec son centre d’art contemporain, a également rouvert ses portes l’automne dernier. Un projet qui ne serait pas à la hauteur des attentes du groupe d’opposition. "Il n’apporte rien de plus que ce qu’il apportait avant sa rénovation", critique l'élu socialiste Guy Mondorge. Il regrette, notamment, que l’espace dédié à l’exposition des œuvres ne profite pas du potentiel qu’offre ce lieu.

Quant aux travaux d’aménagement du stade Choisy, ils ont été finalisés en fin d’année. Les deux bâtiments neufs destinés à l’équipe de football des Genêts et à des associations culturelles de la commune seront inaugurés au printemps prochain. L’idée avait germé au cours du mandat précédent, mais la majorité actuelle défend que sa concrétisation tient de son action.

Prudence pour 2018

Plusieurs chantiers engagés seront finalisés cette année. La seconde phase du Château de Baroja devrait aboutir à la rentrée prochaine, le réaménagement de l’esplanade de Larochefoucauld et du quartier Sutar également.

La municipalité prévoit la construction de près de 150 logements sociaux dont des logements étudiants. Comme l’a rappelé le directeur général des services, Thierry Montet, les vœux servent également à faire le bilan à mi-mandat cette année. Il a sauté sur l’occasion pour relever qu’en trois ans, 600 logements sociaux ont été construits.

"Deux cents logements par an, insiste le maire, nous tenons les objectifs fixés". Pour l’opposition, en revanche, le compte n’y est pas. "Certains n’ont rien à voir avec des logements sociaux, ils sont destinés aux séniors ou aux étudiants" estime Guy Mondorge. Et surtout, les socialistes fustigent la droite d’avoir pris à son compte des projets lancés par l’ancien maire, Jean Espilondo.

Face à l’incertitude

"Ils ont connu la bonne époque", répond l’actuel premier magistrat à ses détracteurs. "Nous appliquons notre programme. Nous nous sommes présentés aux Angloys avec des projets structurants et non des projets pharaoniques", a-t-il déclaré au micro de France Bleu.

Au théâtre Quintaou, il a prévenu les Angloys que le contexte est difficile du fait de l’incertitude sur les ressources. L’Etat a fait les poches aux collectivités depuis la dernière mandature, celle de François Hollande. "A hauteur de 14 millions d’euros depuis le jour de mon installation", précise Claude Olive. La promesse d’une compensation pour l’exonération de la taxe d’habitation de 80% des contribuables ne le rassure pas, car il n’aurait aucune garantie sur sa pérennisation.

Autre cause de sa frilosité en matière de projets, la baisse des aides aux organismes sociaux, justifie-t-il. L'édile aurait préféré plus de dialogue et non cette baisse échelonnée des APL d’ici 2020.