Chloé REBILLARD

Giratoire de Leroy Merlin, un ouvrage saturé

Le département, maître d’ouvrage du giratoire testé devant Leroy Merlin à Bayonne, a décidé, avec les autres acteurs, du prolongement de la phase de test jusqu’au printemps. Les chiffres de comptage ne seraient pas stabilisés. Une chose est sûre : cette entrée de Bayonne est saturée et amène à repenser la question de la mobilité sur le territoire basque.

Le giratoire en phase de test devant Leroy Merlin à Bayonne a suscité de nombreuses critiques. © Iurre Bidegain
Le giratoire en phase de test devant Leroy Merlin à Bayonne a suscité de nombreuses critiques. © Iurre Bidegain

"Sur cette infrastructure-là, c’est-à-dire les trois giratoires qui constituent cette entrée de Bayonne, les modèles mathématiques qui permettent de déterminer quel est le flux maximum capable de passer dans de bonnes conditions, montrent qu’au delà de 50 000 véhicules par jour, on arrive à une saturation de l’ouvrage" explique Daniel Moulia, responsable de l’antenne Bayonne du Conseil départemental. "Or, aujourd’hui on est en moyenne à 60 000 véhicules par jour." Le giratoire intermédiaire qui a tant fait couler d’encre ne permettrait que d’améliorer à la marge, mais sans régler la question de la saturation.

Les chiffres de la circulation sur cet axe n’étaient pas suffisamment stabilisés pour permettre une interprétation définitive de l’efficacité du giratoire. Depuis la mise en place de la phase d’évaluation, une amélioration a été notée sur l’axe d’Arcangues, et la situation ne se serait pas dégradée sur la D932 qui relie Bayonne à Ustaritz et qui concentre toutes les critiques.

Les responsables du département, les maires des deux villes concernées, Anglet et Bayonne, ainsi que le Syndicat des mobilités, ont acté un rallongement de la phase de test pour le rond-point de Leroy Merlin. Cette nouvelle phase de test devrait se tenir au moins jusqu’au printemps. Pour Daniel Moulia : "il faut affiner les chiffres", il évoque une nouvelle réunion au mois de mars qui devrait permettre de trancher définitivement. 

Un pansement sur une jambe de bois 

Quelque que soit la décision, cette entrée de Bayonne en l’état connaîtra des embouteillages aux heures où le trafic est le plus intense. En cause ? Le boom immobilier de l’entrecôte, avec des personnes qui vivent dans les communes intermédiaires et qui travaillent sur le BAB. Elles doivent donc faire le trajet quotidiennement. "Là où on avait des projets immobiliers de 20 ou 30 logements sur Cambo et Ustaritz il y a quelques années, ce sont maintenant des projets de plus de 100 logements qui voient le jour" analyse Daniel Moulia, lui-même résident à Ustaritz. 

Le rond-point intermédiaire ressemble plus à un pansement sur une jambe de bois, qu’à une solution de long terme. Deux solutions s’offrent désormais aux collectivités en charge de la mobilité : transformer complètement cette entrée de Bayonne afin de permettre le passage journalier de plus de véhicules, ou proposer des solutions alternatives : parkings de rabattement avec navettes et transport en commun pour rejoindre les villes de Bayonne et Anglet afin de désengorger l’entrée, transport fluvial, modification de l'emplacement de l'entrée d'autoroute... Le dossier est actuellement entre les mains des institutions. 

La mise en place du rond-point intermédiaire, connu sous le nom de rond-point de Leroy Merlin, avait déclenché une levée de boucliers de la part des usagers qui ont eu l’impression que cela dégradait les conditions de circulation. Une pétition avait été mise en ligne en septembre, afin de faire cesser l’expérimentation : elle dépasse à ce jour les 1 000 signatures.