Caroline MALCZUK

La question des prisonniers se fraye une place dans les médias

Une triste circonstance avec des conséquences. L'hommage à Johnny Hallyday a eu lieu le même jour et dans la même ville que la manifestation des Artisans de la paix, samedi dernier. Certains médias nationaux français ont malgré tout laissé une place de choix à la question des prisonniers basques.

La manifestation des Artisans de la paix avait été annoncée dans l'hebdomadaire Politis, édition du 7 au 13 décembre. ©DR
La manifestation des Artisans de la paix avait été annoncée dans l'hebdomadaire Politis, édition du 7 au 13 décembre. ©DR

Si l’hommage géant donné à la mémoire de Johnny Hallyday à Paris a rendu la manifestation des Artisans de la paix moins audible qu'espéré, plusieurs médias de l'Hexagone avaient fait le déplacement pour la couvrir.

Pas de Une du Monde, qui avait quelques jours plus tôt publié une tribune de l’écrivaine Marie Darrieusecq, une des signataires du manifeste "Au risque de la paix". Mais une belle présence sur son site Internet aux côtés de Johnny Hallyday et du Brexit. Dans plusieurs articles, la parole était donnée aux familles des prisonniers. Un traitement assez inhabituel pour être relevé.

Autres titres de la presse nationale française qui ont fait une place aux Artisans de la paix dans leurs colonnes ce week-end, du moins sur leur site Internet : Le Figaro, La Croix et Libération. D’autres, comme Ouest-France, ont repris les dépêches AFP. Mediapart avait parlé des prisonniers basques en vidéo via la chronique La Parisienne Libérée. L’hebdomadaire Politis avait lui annoncé la manifestation en haut de sa Une dans son dernier exemplaire (du 7 au 13 décembre). Le quotidien L’Humanité avait également annoncé la marche.


À la radio, l’émission "Comme un bruit qui court" de France Inter a consacré une partie de ses 55 minutes hebdomadaires à la "Paix au Pays Basque" samedi. Le même jour, le journaliste Hervé Pauchon tendait le micro à Eñaut Aramendi dans sa chronique "Un temps de Pauchon". Il s’était rendu au centre de détention de Réau lors du Tour des prisons. Et reconnaît : "Vous n’avez pas de chance les Basques de faire votre marche le jour de l’hommage populaire à Johnny." Mais France Inter n'était pas la seule radio du service public à donner de la voix à la question des prisonniers basques. À ajouter, Radio France Internationale et France info qui avait interviewé Gabriel Mouesca, ex-président de l'Observatoire international des prisons et ancien détenu d'IK.

Côté télévision, c’est plus discret. Toutes les chaînes avaient leurs caméras rivées sur les Champs-Elysées et l’église de la Madeleine où 800 000 personnes s’étaient retrouvées pour dire adieu à la rock star. La manifestation "Paix en Pays Basque : et maintenant les prisonniers" a été très peu évoquée, si ce n’est pas du tout, sur les JT. Quelques images sur LCI, BFMTV et France télévisions.

Les médias locaux, eux, se sont bien mobilisés pour l’évènement. Avec un live vidéo sur certains sites, une émission spéciale des médias bascophones - Kazeta, Euskal Irratiak, Hamaika Telebista, Kanaldude, Berria et Iparraldeko Hitza - qui donnait témoignages et analyses en direct, et une présence permanente sur les réseaux sociaux. La marche continue d’exister aujourd'hui sur les sites internet de France Bleu Pays Basque, Sud-Ouest et… Faut-il vraiment nous citer ?