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Du chauffage au bois pour 3 000 logements à Bayonne

Egurretik, le nouveau réseau de distribution de chauffage alimenté par une chaufferie de bois sur Bayonne a été mis en service cet automne. Il dessert 3 000 équivalents logements. 

Les installations ont été inaugurées jeudi 30 novembre. © Ville de Bayonne
Les installations ont été inaugurées jeudi 30 novembre. © Ville de Bayonne

Une cuve remplie d’un monticule de copeaux de bois qu'entoure un bâtiment neuf juste en face des hauts immeubles colorés des Hauts de Bayonne. Le nouveau réseau de chauffage du quartier, nommé Egurretik, vient de se déployer pour les habitants et les usagers des Hauts de Bayonne. Une nouvelle manière de se chauffer grâce au bois local (il provient des Landes et des Pyrénées-Atlantiques exclusivement) qui se veut fidèle au développement durable : écologique, local et stable économiquement. 

Ce jeudi 30 novembre, c’est le jour de l’inauguration officielle et les politiques locaux se pressent derrière le ruban à couper pour marquer la mise en service de ce projet porté par la mairie de Bayonne. Le réseau a déjà été mis en route depuis plusieurs semaines et chauffe 3 000 équivalents logements de la ville de Bayonne. Gérard Berthomieu, chargé de clientèle à Dalikia, la filiale d’EDF qui avait emporté l’appel à projet, précise : "On parle de 3 000 équivalents logements car il y a des bâtiments qui ne sont pas des logements qui font partie du réseau, tels que des groupes scolaires ou des gymnases. Mais en terme de rendement, c’est comme si on chauffait 3 000 logements individuels." 

Un chauffage moins polluant

D’après les calculs effectués, sur les 23 ans que durera l’exploitation de la chaufferie par Dalkia, 90 000 tonnes de CO2 en moins, par rapport à un chauffage au gaz ou au fioul, termineront leur course dans l’atmosphère. "C’est comme si tous les habitants du quartier laissaient leur voiture au garage et se mettaient au vélo" affirme Gérard Berthomieu. Et si le chauffage à bois a mauvaise réputation à cause des particules qu’il rejette dans les airs, l’installation compte deux filtres après combustion pour retenir le plus possible de particules.   

Le bois brûlé pour chauffer vient principalement des déchets de la filière bois traditionnelle : "Cet été, l’essence qu’ils nous livraient le plus, c’était du bouleau. En ce moment, on tourne avec du hêtre et du châtaignier" énumère G. Berthomieu. Un cahier des charges a été mis en place : il doit provenir de 100 km autour de Bayonne maximum et de France. Cela limite la possibilité de se fournir à deux départements : les Landes et les Pyrénées-Atlantiques. 

Des effets sur l'économie locale 

Le bois aurait des effets bénéfiques sur l’économie en aval et en amont du projet : en amont, la filière bois locale bénéficie d’un nouveau débouché et cela aurait permis de créer des emplois dans la sylviculture. En aval, le prix du bois est stable dans le temps, contrairement au gaz. Le prix du chauffage pour les habitants reliés au réseau ne devrait donc pas connaître les tressautements des marchés d’énergie fossile. 

La chaufferie se tourne vers l’avenir et souhaiterait que les projets immobiliers des Hauts de Bayonne se raccordent tous à son réseau. "La mairie a voté une obligation de raccordement, sauf à prouver qu’il est préjudiciable pour le bâtiment" explique le chargé de mission. Il ajoute : "Nous ne sommes pas à pleine potentialité de la chaufferie et pourrons donc intégrer de nouveaux raccordements."