Chloé REBILLARD

Sudmine : silence des autorités et appel à manifester

Les opposants au projet d'extraction d’or de la société Sudmine organisent une manifestation le 16 septembre, à 16 heures, au départ de Lauga à Bayonne. Malgré l’opposition de tous les élus locaux au projet et des demandes d’éclaircissements réitérées par courrier, à Paris, c’est silence radio. 

Martine Bouchet du CADE présente les inquiétudes des opposants lors de la conférence de presse du 7 septembre. ©Isabelle Miquelestorena
Martine Bouchet du CADE présente les inquiétudes des opposants lors de la conférence de presse du 7 septembre. ©Isabelle Miquelestorena

Pas un seul élu du Pays Basque n’a pris position en faveur du projet de mines d’or déposé par la société Sudmines. À l'inverse, la liste des opposants, élus ou institutions, ne cesse de s’allonger :  les conseillers régionaux Nouvelle-Aquitaine, le député de la circonscription concernée Vincent Bru, les élus de la CAPB, la sénatrice Frédérique Espagnac, ainsi que son collègue Georges Labazée, les trois chambres consulaires, le conseil de développement. Et, enfin, les élus des onze communes menacées par le projet. 

Vu depuis le Pays Basque, le projet n’a donc aucun soutien. Mais dans les couloirs de Paris, on fait la sourde oreille aux demandes de prise de position. Jean-René Etchegaray a adressé un courrier en tant que président de la CAPB au ministre de l’économie, Bruno Le Maire, pour lui faire part de ses inquiétudes face au projet minier et lui demander une prise de position claire. Réponse lapidaire reçue le 16 août : "J’ai pris note de votre correspondance (…) Je ne manquerais pas de vous apporter une réponse dans les meilleurs délais."

Des lettres sans réponse

Autre instance, autre lettre. Caroline Philipps, présidente du conseil de développement du Pays Basque, a adressé un même courrier aux deux ministres en charge du dossier : Bruno Le Maire et Nicolas Hulot. Envoyé le 11 août dernier, il est resté à ce jour lettre morte. 

La visite du secrétaire d’Etat Jean-Baptiste Lemoyne à Espelette, le 21 août dernier, avait donné l’impression qu’une oreille attentive aux inquiétudes se trouvait au sein du gouvernement. Le secrétaire d’Etat n’a aucun pouvoir décisionnaire dans ce dossier et s’était simplement engagé à "transmettre à qui de droit". Sa visite n’a pour l’instant eu aucune conséquence viable. 

Face au silence, l’inquiétude monte au Pays Basque. Les opposants, associations environnementales et agriculteurs en première ligne, appellent donc à "ce que tout le monde vienne à la manifestation du 16 septembre". Objectif : montrer la détermination du territoire pour enfin se faire entendre jusqu’à Paris. Jean-René Etchegaray et Vincent Bru ont d’ors et déjà confirmé leur présence à la manifestation. Les bretons opposés à un projet minier dans la ville de Merléac feront également le déplacement. 

La manifestation partira à 16 heures de la Lauga. Une soirée de soutien est ensuite prévue au Gaztetxe.