Xan Idiart

À Arbonne, le courant a du mal à passer avec Enedis

La mairie d'Arbonne vient de prendre deux arrêtés contre l'installation des compteurs Linky par Enedis. Un cas qui n'est pas isolé au Pays Basque.

Comme à Arbonne, d'autres mairies et collectifs citoyens se sont prononcées contre l'installation des compteurs Linky.
Comme à Arbonne, d'autres mairies et collectifs citoyens se sont prononcées contre l'installation des compteurs Linky.

La municipalité d'Arbonne a engagé un bras de fer avec Enedis. Deux arrêtés ont été pris pour que jusqu'à nouvel ordre aucun compteur électrique Linky ne soit posé. Ces compteurs dits "intelligents" sont accusés de récolter des informations sur la vie privée des personnes, et émettent des ondes qui devraient être soumises à débat selon la mairie de la commune labourdine.

La maire Marie-José Mialocq réclame davantage d'études sur les conséquences de l'installation de ces compteurs. "Nous avons très peu d'enquêtes pour déterminer la dangerosité des ondes émises par les compteurs Linky. Par conséquent, il nous est difficile de nous faire une idée quant à leur sûreté”.

La mairie exige qu'au plus tard un mois avant le premier jour d'intervention, Enedis ou ses sous-traitants communiquent par courrier à la commune le planning des installations programmées. Par ailleurs, elle ordonne qu'une plaquette d'information explicative sur les droits des personnes soit  remise à chaque usager lors des installations. Ces arrêtés n'ont pour l'instant pas été remis en question par la préfecture des Pyrénées-Atlantiques.

La grogne monte

Dans les Landes, en revanche, la préfecture avait saisi la justice pour contester une décision de la commune de Tarnos similaire à celle d'Arbonne. Le tribunal de Pau a statué le 20 juillet, que la Ville n'avait pas le droit de légiférer sur les compteurs, ces derniers ne leur appartenant pas. Pour la justice, les compteurs seraient la propriété du Syndicat d’équipement des communes des Landes (Sydec). La commune fera appel de la décision.

A ce sujet, le militant écologiste Stéphane Lhomme pense que la juge a donné raison à la préfecture sans aucune raison. Il rappelle que sa décison n'est pas définitive et que ce n'est qu'un référé. Ailleurs dans l'Hexagone, trois mairies du Finistère avaient déjà été condamnées en mars dernier par le tribunal administratif de Rennes pour s'être opposées au déploiement des compteurs.

Les élus de Tardets-Sorholus s'étaient prononcés, déjà en 2016, contre leur installation et ce malgré un courrier de la sous-préfecture d'Oloron-Sainte-Marie demandant le retrait de la délibération. Un courrier sans suite, car juridiquement seul le tribunal administratif peut l’annuler comme pour Tarnos ou les communes du Finistère.

A Ahetze, une plateforme citoyenne a vu le jour pour lutter contre la pose des nouveaux compteurs électriques. Ses membres dénoncent notamment un harcèlement quotidien d'Enedis, alors qu'ils disent avoir réalisé toutes les démarches afin d'officialiser leur opposition. Le moins que l'on puisse dire est qu'il y a bien de l'électricité dans l'air entre Enedis et les opposants.