Eloïse BARTOLI

Rythmes scolaires : la contestation s'organise au Pays Basque

L’Association des maires des Pyrénées-Atlantiques a rendez-vous, ce mercredi 12 juillet, avec Pierre Barrière, le directeur académique, pour plaider en faveur des communes et rassemblements de communes qui n'ont pas obtenu le passage à la semaine de quatre jours.

Iholdy fait partie des communes qui contestent la décision du Dasen.
Iholdy fait partie des communes qui contestent la décision du Dasen.

"Nous sommes entrain de nous organiser pour essayer de faire changer la décision du [directeur académique]", annonce Fabienne Ayensa, maire de Briscous. La colère gronde au Pays Basque après que 18 communes et rassemblements de communes se soient vues refuser leur demande de dérogations, reportées à septembre 2018. Seuls les villages d'Ainharp et de Larrau et le SIRP Ispachoury - comprenant Larribar-Sorhapuru, Uhart-Mixe et Lohitzun-Oyhercq - auront la possibilité de reprendre l'ancien rythme de semaine de quatre jours pour le primaire.

C'est donc pour contester cette décision que l’Association des maires des Pyrénées-Atlantiques (ADM 64) rencontre aujourd’hui le Directeur académique des services de l'éducation nationale (Dasen). Pour le vice-président de l'association, il s'agit avant tout de faire en sorte "que la loi de la République soit appliquée" dès la rentrée 2017.

À Iholdy, c'est l'incompréhension : "On veut essayer d'avoir plus d'explications parce que nous ne comprenons pas ce refus" confie le maire Beñat Cachenaut. Les voix favorables au retour aux quatre jours devaient être majoritaires en conseil d'école et ce changement ne devait pas causer de problèmes en matière de ramassage scolaire. Telles étaient les conditions pour accéder à la dérogation. Dans les communes qui les remplissent et à qui on leur a opposé un refus, comme à Mouguerre, le mécontentement est clair. "J'ai également pris le parti d'écrire à l'Association des maires de France et au Premier ministre" annonce la maire de Briscous.

Des rythmes scolaires impopulaires

A l'origine de la discorde, la publication par l'actuel ministre de l'Education nationale du décret rendant possible le retour à l'ancien rythme scolaire. Dans le but de répartir les heures de cours et donc d'alléger la journée de classe, les semaines en primaire sont actuellement de quatre jours et demi. Or, ce mode d'organisation a été massivement critiqué par les parents d'élèves qui constateraient une augmentation de la fatigue des enfants.

Lundi soir, le Dasen est déjà revenu sur sa décision pour une dizaine de communes du Béarn, après discussion avec le député Jean-Paul Mattéi (LRM-Modem) et d'autres élus locaux. Le représentant de l’ADM64 souhaite cependant ouvrir une démarche plus collective de soutien aux 90 communes encore lésées dans l’ensemble du territoire basco-béarnais. "Nous ne comprenons pas cette politique du compte-gouttes, on ne veut laisser aucune commune sur le bord de la route."

Après avoir recueilli des témoignages de maires contestant la décision, le but pour l'association sera de faire entendre raison au Dasen. "On évoque un consensus fragile dans ma commune. Or, les 2/3 du conseil d'école et 70% des parents d'élèves étaient en faveur d'un retour à la semaine de quatre jours", dénonce F. Ayensa.

Dans l'espoir de pacifier la situation, l'inspection d'académie a envoyé des courriers explicatifs aux maires des communes concernées par le refus. MEDIABASK a essayé de joindre le Dasen, sans succès.