Bénédicte SAINT-ANDRE

8 avril : les détails de la remise des coordonnées GPS à l'autorité judiciaire

Elle a eu lieu ce samedi matin au tribunal de Bayonne par le responsable de la commission internationale de vérification au procureur de Bayonne, Samuel Vuelta Simon. 

Une des 8 caches d'armes © DR
Une des 8 caches d'armes © DR

Ce samedi matin à 8h30, Ram Manikkalingam s’est présenté au tribunal de Bayonne pour remettre les coordonnées GPS de 8 caches d’armes d’ETA au procureur de Bayonne, Samuel Vuelta Simon, indique une source proche du dossier. Ces coordonnées avaient été transmises en amont par les "artisans de la paix" en la présence d’observateurs internationaux.

Samuel Vuelta Simon a été magistrat de liaison à Madrid, chargé notamment de la lutte antiterroriste. Etaient présents auprès de lui le procureur adjoint Marc Mariée, le commissaire responsable de la SDAT (sous-direction antiterroriste) de Paris , le directeur interrégional de la police judiciaire de Bordeaux et le commissaire responsable de la PJ de Bayonne.

Le dossier a immédiatement été transmis à François Molins, procureur de Paris en charge de la lutte antiterroriste française. C’est lui qui dirige les opérations de police en cours sur les caches d’armes. Une enquête préliminaire est ouverte, comme le veut la procédure. Elle est confiée à Sdat et à la police judiciaire de Bayonne.

Des élus parmi les "observateurs" 

Après d’âpres négociations avec les autorités françaises, la police judiciaire a récupéré hier les identités des 172 "observateurs", parmi lesquels des élus. Ces personnes ont été prévues par "les artisans de la paix" pour s’assurer de la bonne prise en charge des stocks d'armes par la police. Ils seront certainement entendus dans les semaines qui viennent, indique cette même source, sans pour autant risquer de poursuites.

Une source proche de la lutte antiterroriste précise par ailleurs que ces huit stocks d’armes représentent la quasi-totalité de l’arsenal d’ETA, l’organisation ignorant la localisation de certaines caches anciennes et très minoritaires. Les armes présentes dans les domiciles des particuliers auraient ainsi pu être déplacées vers ces huit caches, sans que les polices française et espagnole n’interviennent. Ces caches se trouvent uniquement dans le Département des Pyrénées-Atlantiques, au Pays Basque et dans le Béarn.  

Quatre scénarios avaient été anticipés par les pouvoirs publics : une remise des géolocalisations au parquet de Bayonne, à celui de Pau, à la préfecture de Bordeaux ou directement au parquet de Paris. C’est finalement la solution "locale" qui a été retenue par les intermédiaires, et comme l’avait souhaité le Premier ministre français une remise à l’autorité judiciaire. L’opération de police devrait être bouclée dans la journée. Six caches d’armes ont d’ores et déjà été prises en charge.