Justine Giraudel

Projecteur sur la création et les créateurs du Pays Basque Sud

Fenêtre sur la création du Pays Basque Sud présentée dans la douzième édition des Rencontres sur les Docks.

Jai Alai Blues, de Gorka Bilbao. © D.R
Jai Alai Blues, de Gorka Bilbao. © D.R

L'Atalante n'est pas novice en matière de distribution des films du Pays Basque. Associée à l'Institut culturel basque depuis 2014, elle a lancé le "circuit court du cinéma basque" dont "l'horizon s'agrandit enfin au-delà des Pyrénées". "Prenant la balle au bond", la douzième édition des Rencontres sur les Docks ouvre "une fenêtre furtive" sur la création et les créateurs du Sud.

L'Atalante consacre sa soirée du 17 mars au réalisateur Gorka Bilbao, qui a fait du web et des films d'entreprise son premier terrain de jeu avant de réaliser les œuvres visuelles du musée Picasso de Barcelone et du centre d'art contemporain Tabakalera (Donostia).

Le festival accueille "Jai Alai Blues" : "comment ce sport rural a-t-il pu s'exporter dans tant de pays et connaître un succès si fulgurant entre les années 50 et 80 ?". En partant à la rencontre de ceux qui auront fait son histoire, le documentaire retrace l'aventure du Jaï Alaï, de ses investisseurs enrichis et les heures de gloire des pilotari "alors considérés comme de véritables artistes", qui ont essaimé les quatre coins de la planète, de l'Egypte aux Philippines en passant par la Chine et Cuba.

"Jai Alai Blues", Gorka Bilbao.

Projection jeudi 17 mars, à 21 heures, en présence du réalisateur, accompagnée d'un concert de Maddi Oihenart et Sokahots Orchestra. Violoncelle, guitare, contrebasse et vibraphone accompagneront le chant troublant de la Souletine, naviguant de l'amour à l'exil et la nostalgie.

Samedi 19 mars, les festivaliers ont rendez-vous à 16h15, dans la même salle, avec Pikadero pour une séance unique de l'œuvre basco-écossaise de Ben Sharrock. Le réalisateur y narre la désespérance d'un jeune couple désoeuvré qui, à l'heure de consommer leur histoire d'amour, ne parvient pas à trouver un toit où se retrouver seul. "Une atmosphère de désuète folie" accompagne leur recherche sans cesse contrariée d'un "pikadero", lieu de rencontre clandestin. Un second degré rafraîchissant.

"Pikadero", Ben Sharrock.

A 18 heures, la place sera faite au film "Writing on the city" de l'iranien Keywan Karimi où le réalisateur emmène le spectateur dans un voyage à travers l'histoire des murs de Téhéran sur lesquels cohabitent liberté d'expression et propagande du régime. Une plongée dans les fresques, témoins modernes des changements de société.

"Writing on the city", Keywan Karimi.

Pour cette œuvre, K. Karimi vient tout juste d'être condamné en appel à un an de prison ferme, 223 coups de fouets et une amende de vingt millions de rials (600 euros). "Writing on the city" sera précédé de la diffusion de "223 words", les 223 mots venus de cinéastes du monde entier en réponse au châtiment infligé par le régime iranien à l'un des leurs. Une initiative du réalisateur navarrais Oskar Alegria, directeur artistique du festival international du film documentaire Punto de Vista, venu pour l'occasion présenter la soirée bayonnaise.

"223 words".