Argitxu Dufau

Plusieurs centaines de fonctionnaires mobilisés à Bayonne

A l'appel de plusieurs syndicats, des dizaines de milliers d'agents de la fonction publique ont défilé dans les rues. A Bayonne ils étaient entre 600 et 900 à dénoncer, entre autres, la criminalisation de l'action syndicale.

Ils étaient plus de 600 dans les rues de Bayonne. © Isabelle Miqulestorena
Ils étaient plus de 600 dans les rues de Bayonne. © Isabelle Miqulestorena

Ils étaient entre 600 et 700 agents de la fonction publique d'après les sources policières (900 d'après les organisateurs) à défiler dans les rues de Bayonne, pour revendiquer plusieurs de leurs droits. "C'est bien pour un début mais ce n'est pas fini", a souligné un syndicaliste de la CGT devant la sous-préfecture de Bayonne, lors de la prise de parole de clôture de la manifestation.

A l'appel de plusieurs syndicats, les grévistes se sont mobilisés pour demander, entre autres, le dégel des salaires et dénoncer la privatisation de la protection sociale, la dégradation des conditions de travail, les non-remplacements des départs à la retraite, la remise en cause des formations, la politique d'austérité, les réformes scolaire et des hôpitaux...  

Au départ de la place Sainte-Ursule, les syndicats CGT, FSU, Solidaires, FO et LAB sont entrés dans le cortège pour se rendre jusqu'à la sous-préfecture, où une délégation a été reçue. Tous les syndicats, à l'exception de LAB qui ne fait pas partie de l'intersyndicale mais ne porte pas moins des revendications. "LAB a toujours défendu une amélioration des services publics. Nous, LAB Education, sommes directement concernés par la casse du service public", a déclaré Arño Aiçaguer.

Avant le départ du cortège, Hervé Larrouquère, secrétaire départemental de la fédération générale des fonctionnaires Force Ouvrière des Pyrénées-Atlantiques, expliquait l'objectif de cette journée d'action : "nous avons plusieurs revendications principales, sachant que des négociations sur les salaires avec Maryse Lebranchu, ministre de la fonction publique, sont attendues pour la première quinzaine de février. Le point d'indice n'a pas évolué et nous avons perdu plus de 8% de pouvoir d'achat depuis 2010. Nous sommes aussi pour la préservation du service public de proximité".

Qualité du service de proximité

La CGT était aussi représentée dans le cortège. Denis Lartigouete, animateur départemental du collectif des agents territoriaux, considère "scandaleux que depuis 6 ans [leurs] salaires n'aient pas été revalorisés. Nous sommes aussi ici parce que nous pensons à la qualité du service rendu aux usagers. Nous souhaitons qu'il y ait de plus en plus de fonctionnaires pour rendre un service de proximité de qualité".

Les enseignants et professeurs étaient eux aussi dans la rues pour exprimer leur désaccord avec la réforme du collège. "Cette réforme nous paraît extrêmement nocive pour les élèves. Elle réduit considérablement les heures de cours", a dénoncé la secrétaire départementale du syndicat FSU, Isabelle Soulé.

"Criminalisation de l'action syndicale"

Cette mobilisation était aussi l'occasion de dénoncer "la criminalisation de l'action syndicale" : "c'est une attaque directe des syndicalistes par le gouvernement et le Medef. Nous sommes solidaires avec nos camarades de GoodYear, condamnés à de la prison. Nous sommes là et nous allons nous battre pour défendre nos intérêts", a insisté Francis Charpentier, représentant de l'union syndicale Solidaires.

Des points ont été repris dans le discours final du porte-parole de la CGT, pour qui "les revendications du Medef sont entendues et même parfois anticipées par le gouvernement". Gouvernement qui contribuerait, selon lui, "à la montée d'idées nauséabondes combattues par les syndicats".

La CGT a appellé à une prochaine mobilisation, jeudi 4 février, "en solidarité avec les salariés de Good Year et d'Air France, contre la criminalisation de l'action sociale".