Argitxu Dufau

J.-J. Lasserre votera contre la centralisation des CCI

Un projet de loi vise à regrouper les Chambres de commerce et d'industrie (CCI) au niveau régional. Ces "fusions" ne sont pas au goût de tous. Le président du Conseil départemental et sénateur, Jean-Jacques Lasserre, le fait savoir et a déposé un amendement.

Jean-Jacques Lasserre souhaite "aller plus loin". © Isabelle Miquelestorena
Jean-Jacques Lasserre souhaite "aller plus loin". © Isabelle Miquelestorena

Une réforme du gouvernement français vise à régionaliser le fonctionnement des Chambres de commerce et d'industrie (CCI), pour une plus forte centralisation. Le projet de loi ne fait pas l'unanimité. Jean-Jacques Lasserre, président du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques et sénateur (Modem), se dit "très réservé, extrêmement dubitatif, hésitant et n'apprécie pas cette recentralisation régionale".

Localement, il "souhaite le maintien de deux Chambres de commerce et d'industrie [Pays Basque et Béarn, ndlr.] avec un budget propre et une responsabilité autonome". Il a déposé un amendement, adopté par la commission des affaires économiques, au Sénat. Il sera examiné en séance publique mercredi 27 janvier. L'objet de l'amendement est le suivant : "préserver une représentation départementale en cas de fusion de l’ensemble des chambres territoriales au niveau régional et une chambre territoriale dans chaque département".

Une seule ? La question est d'importance pour le Pays Basque qui possède sa propre CCI. L'article 1er de l'amendement stipule qu'"en cas de fusion de l’ensemble des Chambres de commerce et d’industrie territoriales d’une région en une chambre de commerce et d’industrie de région, il y a au moins une délégation de la chambre régionale nouvellement formée dans chaque département.

"Je voterai contre"

D'après lui, la plupart des CCI seraient favorables à cette fusion et "il faut savoir que les CCI en France ont des statuts et des aires d'actions complètement différentes les unes des autres. Ce qui fait que le point de vue parisien est tout à fait favorable". Certainement moins en province.

Il assure qu'il ne s'agit pas "d'un problème politique par rapport au gouvernement". "En 2010 déjà, [sous Nicolas Sarkozy, ndlr.] il y avait eu des changements considérables et les chambres consulaires avaient perdu la quasi totalité de leurs responsabilités financières, les ressources humaines. Il y avait déjà eu un terrible affaiblissement. Très vite après, il y avait eu des ponctions financières importantes par l'Etat central".

"Certains me demandent si le fait de proposer un amendement ne revient pas à accepter ce projet de loi. Je ne suis pas d'accord, je défends une ligne d'opposition et voterai contre. (…) Vu l'ambiance actuelle, je ne sais même pas si je vais maintenir cet amendement car je considère qu'il ne va pas assez loin", termine le sénateur, sans plus de détails. Reste à savoir jusqu'où il ira et si les autres acteurs politico-économiques rejoindront ses positions.