Justine Giraudel

Un crowdfunding pour le chant souletin

Dernière ligne droite pour le crowdfunding de Sü Azia : plus que quelques centaines d'euros et deux-cents heures de chants souletins seront bientôt mis à disposition du grand public.

Le fonds compte aussi des extraits de mascarades. Cette année, la première sera jouée ce dimanche 10 janvier, à Chéraute.
Le fonds compte aussi des extraits de mascarades. Cette année, la première sera jouée ce dimanche 10 janvier, à Chéraute.

Un fonds sonore souletin de 400 heures est toujours en sommeil : encore quelques centaines d'euros et il pourra être mis à disposition du grand public. En novembre dernier, l'association souletine Sü Azia lançait un crowdfunding pour récolter les 6 000 derniers euros nécessaires à la finalisation de ce projet, monté en partenariat avec les archives départementales. Il arrive à son terme à la fin du mois de janvier.

Les enregistrements "ne sont pas faits pour rester dans un bocal", explique Allande Socarros, membre de l'association et vice-président de la communauté de communes de Soule. Une richesse patrimoniale qui ne devrait pas seulement séduire les savants. En l'espace de dix ans, 36 000 euros (en partie subventionnés par le Conseil régional et départemental) ont déjà été dévolus à ce travail, dont la finalité est pour le moins double : permettre à tout un chacun d'accéder aux 200 heures de chants souletins - kantaldi, extraits de mascarades et autres pastorales, soit la moitié des enregistrements - et en relancer la pratique.

Une fois les derniers détails peaufinés, le fonds sera consultable aux archives départementales. Et il pourrait même rejoindre la bibliothèque de Mauléon ou le portail Bilketa, espère A. Socarros. "A terme, nous souhaiterions ouvrir l'apprentissage des codes du chant souletin aux jeunes générations, et peut-être même ouvrir une école" explique l'élu de cette province érigée autour des trois piliers culture, tradition et création.

Le fonds peut se targuer de traverser le temps : les premiers enregistrements remontent aux années 60, il s'est développé grâce aux apports des radios bascophones, apparues dans les années 80 et qui, comme Xiberoko Botza, continuent de l'alimenter. Ou encore, avec les contributions de particuliers comme Ximun Haran : "il s'est promené dans tout le Pays Basque au cours des années 60 et 70, de kantaldi en kantaldi, et nous a offert ce véritable trésor."

Tout soutien financer au projet bénéficie d'une contrepartie, plutôt alléchante. Les renseignements sont ici.