Bénédicte Saint-André

Aldiz sort son troisième numéro

L'équipe d'Aldiz offre son troisième numéro pour cette année 2015-2016. Le verbe haut et le ton satirique, elle propose entre autres un dossier sur l'identité basque, passée au crible des multiples clichés qui émaillent vie publique et privée. Et dans le désordre, dessins érotiques et portrait intimiste de Chériff Sy, chef d'Etat par intérim burkinabé.

L'équipe d'Aldiz issue du journalisme, de la communication et de l'enseignement. © Bob Edme
L'équipe d'Aldiz issue du journalisme, de la communication et de l'enseignement. © Bob Edme

Aldiz maintient sa ligne, éclectique et décalée. Au sommaire de son troisième numéro, un dossier baptisé "stéréostrips basques", un portrait intimiste de Chérif Sy, homme d'Etat burkinabé et autres réjouissances. Le tout est éminemment graphique, l'incipit proposant une suite érotique mêlant dessins de José Antonio Sistiaga et desseins de Dominique Noguez.

Comme un ou plusieurs symboles, les polygraphes d'Aldiz présentent leur troisième numéro en terrasse du BO-bar à Biarritz, bar gai-friendly tenu par l'abertzale Serge Istèque. Ils trinquent, s'interpellent, se moquent et s'amusent. Voilà la ligne qu'ils revendiquent, foutraque et libre. Ce mook, contraction de magazine et book, ils le veulent comme un alibi, celui du plaisir d'être ensemble et de ne rien s'interdire.

Et de plaisir, il est question dès les premières pages. La plume affutée de Dominique Noguez répond aux coups nets de la barre à pastel de José Antonio Sistiaga. Ensemble ils esquissent le voyeurisme comme l'antichambre du désir, aux antipodes de l'obscénité et de la pornographie. Le lecteur convoqué comme témoin de leurs digressions à quatre mains, est ensuite invité à une réflexion bien sentie sur les stéréotypes basques.

"On peut toujours accuser un cliché, le récuser. Mais il reste là, malgré tout. Alors mieux vaut s'en amuser", explique Julien Lacoste. Ainsi, tout y passe, "les réfus", "le cul des bagnoles", "le col d'Ibardin", tant de sujets qui provoquent un improbable dialogue nord-sud et vice-versa. L'occasion de discerner les grossiers préjugés des vérités qui fâchent.

Humour bienveillant

Et si les auteurs confient mettre un point d'honneur à ne pas respecter les ordres du jour de leurs "bouffe-conférences de rédaction", ils prétendent également se libérer de l'info et des formats classiques. C'est ainsi que l'on découvre le portrait en corps à coeur de "Chérif Sy, le réformateur intraitable du Burkina Faso" par Rémi Rivière.

Ce troisième numéro recèle bien d'autres surprises à découvrir en librairie ou en kiosque. A offrir à ceux qui fustigent la bien-pensance et prône un humour bienveillant, pour un Noël … décalé.