Goizeder TABERNA

"Ixcanul-Volcan" fait vibrer le Festival de Biarritz

Le film de Jayro Bustamante “Ixcanul-Volcan” a séduit le jury longs métrages et celui du Prix du Syndicat Français de la critique de cinéma du 24e Festival de Biarritz Amérique Latine.

Jayro Bustamante a reçu l'Abrazo du meilleur long métrage pour “Ixcanul-Volcan”. © Isabelle MIQUELESTORENA
Jayro Bustamante a reçu l'Abrazo du meilleur long métrage pour “Ixcanul-Volcan”. © Isabelle MIQUELESTORENA

La présidente du jury de la sélection documentaires, Laure Adler, a dit avoir “voyagé”. Voyagé dans la mémoire, à travers des histoires intimes et universelles à la fois. C’est certainement ce qui caractérise l’Abrazo du meilleur film de fiction du 24e Festival de Biarritz Amérique Latine qui s’est clôturé samedi 3 octobre (palmarès en document associé).

La statuette à la main, Jayro Bustamante a rendu hommage aux comédiens qui ont permis de produire ce film, “Ixcanul-Volcan”, qui s’introduit dans l’intimité d’une famille Maya. Pour son premier long métrage, le Guatémaltèque est monté sur scène à deux reprises ; en plus de recevoir le prix le plus prestigieux du festival, le Syndicat Français de la critique de cinéma l’a également récompensé. Son film sera dans les salles de cinéma à partir du 25 novembre.

Quant à l’Abrazo du meilleur film documentaire, il a été décerné à “Invasion” d’Abner Benaim. Ce film revient sur l’invasion du Panama en 1989 par les Américains à travers des témoignages intimes. Une façon de recueillir la mémoire collective de faits longtemps passés sous silence. Membre du jury, Pierre Carle a confié : “ça fait plaisir de récompenser un film qui parle du rôle néfaste des Etats-Unis en Amérique Latine”.

Le troisième Abrazo est revenu au court métrage brésilien “O bom comportamento” d’Eva Randolph. Un film qui a déjà reçu le Prix du meilleur court métrage catégorie Novos Rumos du Festival de Rio, en 2014.
Pour ceux qui n’ont pas pu voir tous les films qu’ils souhaitaient, notamment certains films récompensés, des séances de rattrapage sont prévus dimanche 4 octobre. A en croire les organisateurs, beaucoup de festivaliers seraient restés sur leur faim.

"Avides d’en voir plus"

“Au-delà des chiffres de fréquentation jamais atteints jusque-là, nous avons eu un public avide d’en savoir plus, d’en voir plus”, a constaté le président du festival Jean-Marie Lemogodeuc. Il faisait référence aux files d’attente qui se formaient devant les salles de cinéma tout au long du festival et aux personnes restées sans pouvoir assister à l'événement et qui ont provoqué des moments de tensions.

Le président s’est voulu tout de même rassurant : “nous allons réfléchir à réduire, voire à supprimer, ces situations d’inconfort pour la 25e édition”. Une édition spéciale qui va se consacrer à l’ensemble de l’Amérique Latine et non à un seul pays.