Kattin Chilibolost

Des chrétiens d'Irak à Saint-Just-Ibarre

Il y a un mois environ, Marco Etxezaharreta a accueilli un couple et deux enfants chez lui. C'est une petite famille d'origine irakienne qui bientôt obtiendra un visa de réfugié.

A ce jour environ 1 800 visas auraient été délivrés par le gouvernement français aux chrétiens d'Irak. © Bixente Vrignon
A ce jour environ 1 800 visas auraient été délivrés par le gouvernement français aux chrétiens d'Irak. © Bixente Vrignon

Depuis environ un mois, un couple de chrétiens d'Irak est réfugié avec ses deux enfants à Saint-Just-Ibarre, chez Marco Etxezaharreta. Ils fuient Daesh qui les persécute. Il y a un an, ils avaient quitté leur village près de Mossoul et passé l'année dans un camp de réfugiés à Erbil (capitale kurde d'Irak). Ce n'est que récemment qu'ils ont été accueillis à Saint-Just-Ibarre via l'association d'entraide aux minorités d'Orient (AEMO).

"Ils sont arrivés avec trois valises, j'ai appris leur identité et l'intention de leur arrivée quelques jours à peine avant de les voir chez moi", explique M. Etxezaharreta. "Comme eux, mille personnes qui attendent qu'une famille veuille bien les accueillir", ajoute-t-il.

Marco Etxezaharreta aide le couple dans la procédure pour l'obtention d'un visa. En effet, voilà presque huit ans que Bernard Kouchner avait fait la promesse d'octroyer 500 visas aux minorités d'Irak. L'association AEMO a pris en charge la réalisation de ce souhait. Par un travail en commun avec le consulat français d'Erbil, elle agit notamment pour expatrier les personnes en danger dans leur pays.

Minorités persécutées en Irak

Le consulat français d'Irak identifie parmi les chrétiens d'Irak ceux qui ont le besoin le plus urgent d'une protection. Les adhérents à l'association, tel Marco Etxezaharreta, sont alors prévenus par l'association de la future venue des réfugiés. "Il semble que l'Etat n'a pas assez d'argent pour assurer des centres d'hébergements pour ces personnes, alors ils font appel aux familles" sourit ce dernier.

En attendant l'obtention des visas, les réfugiés sont déjà inscrits à Pôle Emploi et à la CMU. "Tous ne bénéficient pas d'une telle aide. Les chrétiens de Syrie, par exemple, n'ont aucun droit attribué par l'Etat français. Et outre les chrétiens, ce sont presque toutes les minorités qui sont persécutées en Irak. Les musulmans kurdes, par exemple, subissent le même sort" explique M. Etxezaharreta.

Obtenir des approvisionnements

Outre l'aide institutionnelle, ce dernier témoigne sa reconnaissance au réseau des ikastola, à la Croix Rouge et au Secours Catholique qui ont apporté leur aide à la famille irakienne. Là aussi, M. Etxezaharreta explique avoir été confronté à une réalité locale difficile. Il souligne le niveau de grande précarité et d'exclusion sociale présent à l'échelle locale. Comme les réfugiés qu'il héberge, plus de 50 familles se rendent à la Croix Rouge de Saint-Palais pour y obtenir de l'approvisionnement.