Argitxu Dufau

Pour Herritarrak, Odile de Coral fait preuve de "mauvaise foi"

Après avoir reçu un courrier du sous-préfet au sujet du PLU 2013 annulé par la justice, les élus abertzale urruñar ont réagi. Ils dénoncent l'absence de transparence et le non-respect de la loi dont ferait preuve Odile de Coral, maire de la commune.

Le groupe municipal abertzale Herritarrak dénonce "l'absence totale de transparence" de la part du maire. © Isabelle Miquelestorena
Le groupe municipal abertzale Herritarrak dénonce "l'absence totale de transparence" de la part du maire. © Isabelle Miquelestorena

Le groupe municipal abertzale d'Urrugne Herritarrak a tenu une conférence de presse, mardi 2 septembre, en réaction au courrier du sous-préfet.

"C'est une démarche inédite qui montre l'importance qu'accorde le préfet à ce sujet et le manque de transparence de la maire", estime Filipe Aramendi, élu d'opposition. Pour les abertzale, ils ont été "bernés" par Odile de Coral. Ils n'auraient pas été informés de réunions, avec les services de l'Etat notamment, et la maire les auraient rassurés sur l'avancée et la conformité du Plan Local d'Urbanisme (PLU). A la suite d'un recours déposé par le préfet, le PLU de 2013 a été annulé par le tribunal administratif de Pau en 2014.

Une annulation en raison du non-respect de la loi Littoral. Des terrains constructibles dans le PLU de 2007 ne le sont plus aujourd'hui. Désormais avec l'application de la loi littoral, les zones constructibles se concentrent sur les zones déjà urbanisées et urbanisables. En effet, cette loi date de 1986 mais a été completée par des jurisprudences que la municipalité n'aurait pas prises en compte. Filipe Aramendi enfonce le clou : "le cadre fixé par l'Etat est précis, d'accord ou pas il existe", .

Réhabilitation de l'existant

Les abertzale ont aussi pointé du doigt le risque de "contentieux". En effet, sur 52 demandes de permis de construire, 27 auraient déjà fait l'objet d'un refus de la part des services de l'Etat. "Ces personnes pourraient engager des procédures contre la commune. Des permis ont été accordés alors que ce n'est pas possible", explique F. Aramendi.

Odile de Coral dit vouloir "favoriser les partages de famille". "Ce n'est pas possible à cause de la loi, répond F. Aramendi, c'est de la mauvaise foi de dire que c'est encore possible, c'est un discours électoraliste". Selon lui, il faut raisonner en terme d'avenir et appliquer la loi du préfet pour conserver des zones vierges : "ce n'est pas être allié du préfet, on ne peut pas faire autrement".

Les abertzale préconisent la réhabilitation de l'existant car "il y a des logements sous-habités et vacants". Selon eux, il faut aussi garder la maîtrise des ouvrages et ne plus laisser les projets aux promoteurs. "Gardons les terrains municipaux" demandent-ils. Ils sont aussi favorables au maintien de zones dédiées à l'agriculture et naturelles. "Nous ne devons pas souffrir du manque de logements dans les communes voisines", ont-ils conlu.