Beatrice Molle-Haran

Dernière ligne droite avant la première de la pastorale

Dédiée à Pierre Lhande, la pastorale aura lieu à Sauguis, les 26 juillet et 2 août.
Entrechats, chants, et répétitions se succèdent pour que cette belle aventure collective prenne corps.

"Xiberoko Jauna" de Jean-Louis Davant, à Espès-Undurein, en 2008. © Gaizka IROZ
"Xiberoko Jauna" de Jean-Louis Davant, à Espès-Undurein, en 2008. © Gaizka IROZ

Il faut souligner cette richesse au niveau de l’humain ! ”, lance Josy Arrossagaray véritable passionaria de la pastorale, totalement impliquée dans celle de Sauguis qui sera donnée à voir le 26 juillet et le 2 août, dans ce petit village de 160 âmes. Cette année, la pastorale racontera la vie de Pierre Lhande, jésuite né le 9 juillet 1877 (voir encadré) à Bayonne et mort le 17 avril 1957 à Tardets.

Un prêtre au parcours peu banal qui passera une partie de son enfance au domaine Apphatia de Sauguis. C’est précisément la propriétaire actuelle des lieux, Annick Renaud-Coulon, qui a écrit la pastorale en s’appuyant sur des archives. Pastorale écrite en français, n’étant pas bascophone, et traduite par Peio Bahocaray de Chéraute.

Au-delà de l’apport culturel que représente la création d’une pastorale, elle s’avère aussi une richesse en matière de lien social. Pour cette pastorale, ce sont les habitants de Sauguis et Trois-Villes, village natal d’Etxahun, qui se sont impliqués.

Au total, ce sont plus de 200 bénévoles entre acteurs, couturières, techniciens, chanteurs, musiciens et autres bonnes volontés qui depuis octobre dernier travaillent, répètent, cousent ensemble plusieurs fois par semaine. “C’est un formidable outil pour s’intégrer dans la vie du village”, lance Josy Arrosagaray. Cette année, la pastorale sera donnée en avant-première pour le public des anciens des deux maisons de retraite de la contrée, anciens qui pour beaucoup ont dû être acteurs des pastorales d’antan. Un geste qu’aurait sûrement apprécié Pierre Lhande.

Une personnalité hors-norme

Pierre Lhande est une personnalité aux multiples facettes. Né en 1877, à Bayonne, c’était un intellectuel, académicien et linguiste basque. Il sera l’auteur d’un dictionnaire basque/français qui fait toujours référence aujourd’hui.  Cet ouvrage prend en compte  le labourdin, le souletin et le bas-navarrais. Jésuite engagé, il sera expulsé d’Espagne en 1922 pour avoir critiqué le gouvernement espagnol concernant son attitude vis-à-vis des Basques. Il sera un des pionniers en matière de communication, dès 1927, il comprendra l’importance des médias et réalisera à la radio les premières émissions religieuses et des “radios sermons”.

Mais au-delà de ce parcours intellectuel, Pierre Lhande s’est engagé auprès des plus pauvres et des plus démunis n’hésitant pas à créer des associations et à lever des fonds pour leur venir en aide. Il sera l’un des piliers de ce qui deviendra plus tard la doctrine sociale de l’Eglise. Il publie Le Christ dans la banlieue (1927-1931), une série d’ouvrages analysant les causes de la pauvreté et le rôle du christianisme face à la pauvreté et à la misère. De fait, on le comparera souvent à un Abbé Pierre ou à un Coluche avant l’heure. Fidèle à son engagement de jésuite, il inspectera de nombreuses missions de son ordre à travers le monde avant de mourir en 1957, à Tardets.

 

Programme
26 juillet et 2 août

10h30 :
messe avec les acteurs de la pastorale

11h30 :
défilé

12h30 :
repas ouvert à tous

15h30 :
représentation de la
pastorale

20h30 :
repas ouvert à tous

Site web :
pierralhande-pastorala.com