Justine Giraudel

BIG tension entre festival et commerçants

La septième édition du BIG festival s'est ouverte le 11 juillet dernier. Cette année, les commerçants biarrots s'emparent de la polémique et dénoncent une forme de "détournement" de l'économie locale.

Depuis 2009, la ville ed Biarritz accueille et soutien le BIG Festival. A l'origine du projet, Sébastien Farran, entre autres manager de Johnny Halliday. © Gaizka Iroz
Depuis 2009, la ville ed Biarritz accueille et soutien le BIG Festival. A l'origine du projet, Sébastien Farran, entre autres manager de Johnny Halliday. © Gaizka Iroz

"Les commerçants de Biarritz s'interrogent : à qui profite le Big Festival ?" Créé le 22 juin dernier, ce groupe Facebook compte aujourd'hui un demi-millier de membres. Les critiques sont sévères, dénonçant une manifestation s'étalant en pleine saison estivale, du 11 au 19 juillet, et écartant les acteurs économiques locaux.

"Des évènements : oui, mais qui contribuent à l'effervescence avec tous et pour tous", réclamait publiquement le patron de l'Arena Café, Nicolas Morel, trois semaines avant le début des festivités. "Le Big Festival est en soi un bel évènement, qui peut, comme tout le monde le souhaite, dynamiser la ville. Simplement, nous nous posons ici la question de l'équité." Car l'organisation a tout prévu : BIG concerts, BIG boissons, BIG nourriture, BIG boîte de nuit. Tout pour attirer le BIG public, qui ne peut se dupliquer, ce qui créerait donc un manque à gagner pour les commerçants locaux, installés à l'année.

Un point de vue partagé par JAB, patron du club Déjavu : "Cet évènement (…) devrait pouvoir générer de l'activité pour les commerçants de la ville, or tout se déroule en circuit fermé". Faisant état du "besoin vital" que représenterait la saison estivale, il regrette l'étalement du festival sur deux week-ends, à la veille de l'ouverture des fêtes de Bayonne : "Vous comprendrez que la saison est déjà écoulée à moitié, et donc les enjeux financiers largement amputés."

"Moi, je dis juste que si ce festival avait été organisé au mois de mars ou au mois d'avril, j'aurai pu sortir les médailles pour dire 'merci de faire bouger les choses'...". La polémique de cette septième édition repose essentiellement sur la forme, et l'absence de plus-value économique pour les restaurateurs, gérants de bar et de clubs de la Ville. Mais lundi 13 juillet, les couacs organisationnels ont eux aussi fait débat, conduisant les organisateurs à présenter un message d'excuses pour "la gêne occasionnée et l'attente aux points de rechargement cartes boissons".

Des polémiques récurrentes

Des dysfonctionnements relayés sur les réseaux sociaux par des festivaliers. Le BIG s'était déjà attiré leurs foudres pour son édition 2012, ainsi que celles des artistes, techniciens et bénévoles. Au lendemain de la cinquième édition, une tribune publiée par le site Acrimed dénonçait la "BIG connivence journalistique", les "dérives du marketing culturel et la scandaleuse bienveillance de la presse à l’égard de l’industrie du spectacle". Organisateurs, journalistes et élus municipaux en prenaient pour leur grade.