Goizeder TABERNA

EH Bai : "L'Etat français tente de saboter le processus"

L'opération de police réalisée le 7 juillet a provoqué de vives réactions de la part des mouvements politiques, mais aussi de la part des jounalistes. Un rassemblement est prévu à Ossès, ce 8 juillet, à 19 heures.

Les manifestants réunis devant la maison perquisitionnée ont exprimé leur soutien aux personnes arrêtées. © Bob EDME
Les manifestants réunis devant la maison perquisitionnée ont exprimé leur soutien aux personnes arrêtées. © Bob EDME

Le mouvement politique abertzale Euskal Herria Bai (EH Bai) a exprimé sa "colère" face à l'opération policière menée le 7 juillet, à Ossès, contre l'organisation ETA. Sa porte-parole, Anita Lopepe, a dénoncé la "tentative de sabotage du processus de paix" par l'Etat français et appelle à se mobiliser. Un rassemblement est prévu ce soir, à 19 heures, à Ossès.

"En l'espace d'un mois, c'est la deuxième opération que les Etats français et espagnol réalisent", souligne Anita Lopepe. La première s'était conclue par l'arrestation de deux personnes et la découverte d'une cache d'armes d'ETA, à Biarritz. EH Bai situe ces opérations dans un contexte de rassemblement des forces en faveur de la résolution du conflit qui s'est traduite, le 11 juin dernier, par la Conférence humanitaire pour la paix à Paris.

La représentante politique a fait remarquer que l'opération du 7 juillet a été particulièrement "impressionnante" et "violente". Elle y voit un message clair de l'Etat français : "Pour lui, la seule solution est la voie policière".

En solidarité à leur confrère Jojo Bidart, blessé par l'action des policiers dans la nuit du 7 au 8 juillet, des journalistes ont exprimé leur soutien.

 

L'association de défense des exilés Anai Artea a également dénoncé l'opération et a exprimé son soutien aux personnes arrêtées. Elle a dénoncé la collaboration entre les Etats français et espagnol : "la France s'est soumise à l'Espagne pour éloigner la paix". Dans la vague de réactions, le parti Aralar a dénoncé l'opération et ajouté : "la décision d'ETA de sceller les armes continuera malgré les obstacles mis par les Etats francais et espagnol". 

Pepela Mirande, conseiller départemental, venait d'apprendre la nouvelle lorsqu'il a été contacté par la rédaction de MEDIABASK. “Nous sommes vraiment à une période de recherche globale de paix et là, sincèrement, ce que j'apprends me stupéfait totalement. Je me garde de tout commentaire, n'ayant pas de plus amples informations, mais c'est stupéfiant qu'en 2015, alors qu'un processus est engagé pour la paix à tous les niveaux, on puisse entendre parler de ça. Je suis stupéfait, c'est tout.” "On ne peut que déplorer de tels incidents, dans le contexte actuel, où on essaie de construire un processus de paix. Un processus qui doit être accompagné et non freiné par ce type d'opération", estime Isabelle Pargade. Avant de se prononcer davantage, elle souhaite avoir confirmation du déroulé des faits.