Argitxu Dufau

Bagoaz interpelle Christiane Taubira

Le collectif de défense des droits des détenus basques, Bagoaz, a envoyé une lettre ouverte à la garde des Sceaux pour que "le bras juridique de l'Etat s'engage dans le processus de paix".

Plusieurs représentants du collectif étaient présents ©Isabelle Miquelestorena
Plusieurs représentants du collectif étaient présents ©Isabelle Miquelestorena

Mercredi 1er juillet, le collectif de défense des droits de détenus basques, Bagoaz, a tenu une conférence de presse pour annoncer l'envoi d'une lettre ouverte à la garde des Sceaux, Christiane Taubira.

Après avoir expliqué le nouveau contexte dans lequel se trouve le Pays Basque suite aux avancées comme les conférences de paix et les déclarations d'ETA, Bagoaz expose à la ministre "la situation des prisonniers politiques basques [qui] n'a pas connue la moindre amélioration". La lettre met principalement en avant les "graves problèmes concernant la question des libertés conditionnelles".

Le collectif illustre son propos en citant l'argumentation de la Cour d'appel de Paris du 14 avril 2015. La Cour avait refusé la liberté conditionnelle à José Ceberio Ayerbe "en prétextant qu'ETA n'avait pas rendu les armes, que la lutte armée pouvait reprendre... Les arguments sont inacceptables", considère Emilie Martin, porte-parole de Bagoaz. Pour elle, "les arguments reposent sur une situation passée en ignorant la volonté d'ETA pour s'engager dans le processus de paix".

Le collectif rappelle que plusieurs détenus ont déposé une demande de liberté conditionnelle et que d'autres sont en lutte comme Oier Oa Pujol, Ibon Fernandez Iradi, ceux de Fleury-Mérogis et bien d'autres. "Nous estimons que le bras juridique de l'Etat doit s'engager dans le processus de paix, en particulier dans le secteur qui est le sien, celui de la justice transitionnelle", conclut la lettre.

"Bilan positif"

Les porte-parole du collectif, Emilie Martin et Claude Larrieu, ont aussi dressé "un bilan positif" de la Conférence de Paris pour la paix au Pays Basque. Ils saluent "la pluralité des intervenants" et la mise sur la table des problématiques liées aux détenus comme "le processus de libération et le rapprochement, les détenus malades et les libertés conditionnelles". "Ce sont les axes autour desquels nous travaillons, cela nous renforce", conclut E. Martin.