Les danseurs d'EliralE Konpainia et les comédiens de la Compagnie Hecho vont passer trois semaines dans le OFF d'Avignon. Ils y présenteront leurs deux créations respectives, "Niñika" et "Caché dans son buisson de lavande, Cyrano sentait bon la lessive", dans la ville qui devient, le temps d'un festival, la plus grande scène de théâtre de l'Hexagone. Ils partent avec un objectif en tête, se produire pour convaincre les programmateurs de l’État français et internationaux, et en mutualisant leurs moyens.
Mardi 16 juin l'Agglomération Sud Pays Basque réunissait la presse pour présenter les compagnies. Toutes deux ont bénéficié d'une aide à la création de la part de l'institution pour les deux spectacles qu'elles s'apprêtent à exporter. Un partenariat valorisé, mais qui ne peut s'arrêter à cette étape : "Nous créons des spectacles en partie grâce à l'argent public. Il est essentiels qu'ils soient diffusés (…) Aujourd'hui, c'est la diffusion qui est la plus en difficulté." Une fois créées, les oeuvres se doivent de rayonner, et les compagnies de prendre des risques financiers pour rendre ce rayonnement possible.
Pour assurer trois semaines de présence dans la programmation OFF du festival d'Avignon, il faut compter 50 000 euros, selon Hervé Estebeteguy. Le directeur artistique de Hecho en casa que cette charge incombe directement aux compagnies. Un investissement "à long terme", rendu possible grâce à la mutualisation avec l'équipe d'EliralE. Communication, tractage, locations, hébergement, salaires, les frais (jusqu'au transport) seront partagés. L'Agglomération Sud Pays Basque sera elle aussi présente sur le Festival, et ses techniciens se feront relais de communication auprès de leurs réseaux professionnels.
Après 53 représentations, le metteur en scène et son équipe ont "senti que le spectacle était rôdé", et qu'ils pouvaient l'éprouver sur le terrain avignonnais. "Aujourd'hui, il y a trop de créations qui ne tournent pas" et Avignon resterait un moyen majeur de travailler à leur rayonnement.