Justine Giraudel

"Veuillez jeter les artistes à la poubelle !"

Parasite Circus viendra clôturer la programmation de la sixième édition de Jokoz Kanpo, à samedi 6 juin, à Espelette. Un spectacle engagé et révolté, à l'image des deux comédiens, à la fois social et burlesque.

Le spectacle de clôture se déroulera dans le marché couvert, à 21h30. © Parasite Circus
Le spectacle de clôture se déroulera dans le marché couvert, à 21h30. © Parasite Circus

Samedi 6 juin, le festival Jokoz Kanpo, organisé par l'association PinPulKa, déroulera son éclectique programmation d'arts de rue. Pour clôturer cette journée festive, les organisateurs ont choisi Parasite Circus. Créé par la Compagnie Tête de Mules, ce spectacle “tout public” (à partir de huit ans) s'engage. A la fois social et burlesque, comédiens et marionnettes s'interrogent sur la condition actuelle des artistes, conseillant au public "de les jeter à la poubelle".

Baptiste Eliçagaray présente la création, montée avec sa partenaire Angela Neiman. "Un couple de circassiens, devenus marginaux après un accident tragique, se retrouvent à continuer leur vie de saltimbanque en manipulant des marionnettes. Ces marionnettes reprennent leur vie, subissent elles aussi des accidents tragiques. Plus on avance dans le spectacle, plus le sang gicle."

L'humour est noir, le discours engagé : "Nous demandons au gens : veuillez jeter les artistes à la poubelle ! C'est notre crédo." Conçu autour d'une histoire d'amour, qui se terminerait “comme toutes les histoires d'amour : pour certains ce sera bien, pour d'autres ce sera mal”, ce spectacle interroge le public sur la considération portée à l'artiste dans le paysage culturel.

Miroir d'une réalité constatée par les deux comédiens, cette création marque la détermination des artistes "à ne pas s'arrêter", malgré les difficultés liées à l'intermittence, à la crise des festivals… Autant de problématiques sensibles avec lesquelles ils jouent et font jouer leurs marionnettes. Un spectacle qui bénéficie d'une expérience de trois ans passée à tourner dans les rues d'Europe et du Pays Basque.

Politiquement pas très correct

"Ce n'est pas un spectacle politiquement correct, le public peut un peu l'appréhender au départ, mais la magie est là, elle opère vraiment" affirme le comédien. En fédérant le public autour d'une bâche, le protégeant des "effusions de sang" des marionnettes, le jeu s'installe sur différents niveaux : entre le public, entre les artistes, entre les artistes et le public. Laissant place à différentes lectures, propres à chacun.

Ouvert au public à partir de huit ans, Parasite Circus ("qui n'était pas spécialement destiné aux enfants, mais à tous") clôturera le festival à 21h30, dans le Marché Couvert d'Espelette. Pour la modique somme de 5 euros la place.