Argitxu Dufau

1er mai journée de lutte, parole de syndicalistes

Le 1er mai reste le rendez-vous des travailleurs. Il prend une dimension encore plus grande lorqu'il s'inscrit dans la continuité de mouvements revendicatifs d'usines ou entreprises. Zoom sur quatre syndicalistes en lutte.

Plusieurs rassemblements sont prévus à l'appel des syndicats (© Gaizka Iroz)
Plusieurs rassemblements sont prévus à l'appel des syndicats (© Gaizka Iroz)

Dans le monde entier le 1er mai sera la journée de lutte des travailleurs. Au Pays Basque aussi, les rendez-vous des syndicats se multiplient, de Mauléon à Bayonne. Les salariés de quatre établissements basques ne manqueront pas à l'appel. Ils sont en lutte depuis plusieurs mois réclamant de meilleurs conditions de travail ou le maintien de leurs activités.

Pour Jean-Louis Dupin, secrétaire général CGT du Centre hospitalier de la Côte Basque, le 1er mai est synonyme de "fête des travailleurs plutôt que du travail. Cette journée se doit d'être une journée de revendications de la classe ouvrière". Les salariés des EHPAD dépendant de l'hôpital Goxoki et du Prissé sont en grève pour dénoncer les réductions de moyens. Une situation qui rendrait difficile le travail des employés au détriment des patients.

Nicole Puchu, syndicaliste CGT et salariée au Nid Marin d'Hendaye, considère le 1er mai comme "une journée de mobilisation pour dénoncer tous les dysfonctionnements financiers, comme les enveloppes qui ne sont pas données ou réduites au niveau de la santé". Depuis de nombreux mois, l'établissement est en déficit. La Croix-Rouge française se désengageant, l'association toulousaine A.S.E.I (Agir Soigner Eduquer Insérer) est à la direction de l'établissement depuis février, en mandat de gestion. Il y a quelques jours, les salariés ont dénoncé leurs conditions de travail dues à une nouvelle organisation du travail.

Les ouvriers de l'entreprise Dassault ont aussi fait l'actualité ces dernières semaine lors des négociations salariales annuelles. Le secrétaire CGT de la section Anglet de l'entreprise Dassault, Christophe Brisé, relie le 1er mai à "une journée de lutte" : "suite à la mobilisation du 9 avril, où il y a eu près de 2 000 personnes dans les rues de Bayonne, par rapport à l'austérité, il est important de rebondir pour donner suite à cette journée".

Une journée aussi importante pour les salariés du centre de soins La Nive à Itxassou. Depuis la démission des médecins fin mars, les 44 salariés ne peuvent plus accueillir de patients, ils seront au chômage technique à partir du 1er mai et après trois mois un plan social sera lancé. "Ce jour-là, nous avons envie de faire entendre ce qui ne va pas à La Nive mais aussi le désaccord avec la loi Macron", souligne Maritxu Elis, déléguée syndicale Force Ouvrière (FO).

"Ensemble on est plus fort"

Le mot "ensemble" revient dans les bouches des quatre syndicalistes pour cette journée pleine de sens. "C'est aussi une journée qui permet d'échanger avec des salariés d'autres entreprises en lutte, les retraités aussi", remarque C. Brisé. "On est plus fort ensemble, syndiqués ou non, on a plus de chance d'avancer", assure J.-L. Dupin.

Les salariés de La Nive se rassembleront devant l'établissement et appellent la population et les autres salariés à les rejoindre : "c'est l'occasion de revendiquer ensemble et dénoncer ce qui ne va pas, c'est une journée symbolique et d'échanges", assure la syndicaliste FO.

"Il est important que les gens se mobilisent", rappelle N. Puchu, "pour montrer que nous ne sommes pas d'accord avec les conditions qui sont imposées par les politiques menées".

Revendications et mémoire

"Toutes les actions menées, s'opposant aux orientations et directives de l'Etat, ne donnent pas grand chose, au contraire, dénonce N. Puchu, déçue. Il y a la loi Macron qui est partiellement tombée, c'est une politique de gauche qui ne l'est pas".

"On ne parle pas assez de la lutte des classes, pourtant c'est important, regrette J.-L. Dupin. Il faut rappeler que c'est une journée de revendication de cette classe qui a apporté beaucoup de choses : les congés payés, les 35 heures, l'abolition du travail des enfants... On fête aussi de vieilles victoires".