1- Etes-vous pour une intercommunalité Pays Basque avec une fiscalité propre, telle que l’a proposée le préfet des Pyrénées-Atlantiques ?
Les abertzale qui constituent Euskal Herria Bai sont depuis des décennies dans une démarche ouverte et dynamique pour la reconnaissance institutionnelle du Pays Basque. La demande d’une collectivité territoriale spécifique a été portée officiellement en avril 2013. Le gouvernement, par la voix du préfet, a refusé cette demande et propose la mise en place d’une intercommunalité Pays Basque. Nous voyons là une avancée par rapport à la non-existence institutionnelle actuelle, puisque l’ensemble des communes d’Iparralde seront regroupées et travailleront ensemble et en complémentarité.
Mais pour EH Bai, il s’agit d’une étape vers la collectivité territoriale spécifique pour obtenir l’ensemble des compétences et des moyens nécessaires pour assurer un avenir. Au Conseil départemental, nous travaillerons pour que les compétences que le Département va perdre soient transférées vers cette intercommunalité unique, avec les budgets qui y sont liés. C’est le seul moyen d’assurer une politique décentralisée, proche de la population et qui tient compte de leurs besoins spécifiques.
2- Que comptez-vous faire pour l’euskara une fois élus ?
La co-officialisation de l’euskara n’est pas encore gagnée malgré toutes les promesses et l’intérêt que les acteurs politiques veulent bien afficher à son égard. La sauvegarde de la langue basque, écrite, orale et dans tous ses aspects culturels repose très majoritairement encore sur le bénévolat et le militantisme. Les ikastola se sont construites depuis plusieurs générations grâce à des milliers d’heures de travail bénévole. On peut difficilement trouver une comparaison aussi discriminante. La langue basque est un trésor dont nous avons hérité, nous devons la transmettre à nos enfants, la proposer aux nouveaux arrivants, l’animer par tous les moyens d’expression culturelle, artistique, la vie sociale… C’est pourquoi nous continuerons à revendiquer la co-officialisation de la langue basque. Dans l’immédiat, nous allons œuvrer pour l’augmentation des moyens financiers en faveur de l’euskara, comme le demande le Conseil de Développement du Pays Basque, et que le préfet vient de refuser.
3- Quelle position aurez-vous dans le dossier LGV sur le tronçon Pays Basque et le financement du tronçon Tours-Paris ?
EH Bai dénonce plusieurs points : en s’engageant à hauteur de moins de 10 % sur ses fonds propres, le groupe Lisea (Vinci) dispose de 50 ans de l’infrastructure concédée et durant 40 ans ni l’Etat, ni les collectivités ne percevront un seul euro alors qu’ils financent plus de la moitié du projet. Le dernier rapport de la Cour des comptes "La grande vitesse ferroviaire : un modèle porté au-delà de sa pertinence" prévoit sur le tronçon Tours-Bordeaux un déficit d’exploitation pour la SNCF, de 200 à 300 millions d’euros par an et préconise de diviser par quatre le nombre de dessertes TGV sur l’ensemble du territoire. De plus, moins de 8% des usagers du rail empruntent le TGV et 2/3 d’entre eux pour les loisirs. Enfin, l’enquête d’utilité publique annonce 90% d’avis défavorables. Avec l’ensemble de ces éléments, EH Bai dénonce le manque de discernement sur le projet et dans l’utilisation de l’argent public. Nous refuserons de payer un euro de plus, et demanderons le retour des sommes déjà versées.
4- Pour quel candidat à la présidence du Conseil départemental voterez-vous, le candidat socialiste ou le candidat de la droite ?
Il faut attendre de voir quels seront les candidats, quel sera leur message, au niveau global et pour le Pays Basque en particulier. Pour le moment les candidats ne sont pas connus. EH Bai peut être candidat également !
