Argitxu Dufau

Maison Etchebestia d'Ossès : décision le 13 avril

L'avenir de la maison Etchebestia était en jeu ce matin au Tribunal de Grande Instance de Bayonne. L'association Garbi et Grazi Etchebehere se sont expliquées devant les magistrats. La décision sera rendue le 13 avril prochain.

Grazi Etchebehere à la sortie l'audience (Photo : Argitxu Dufau)
Grazi Etchebehere à la sortie l'audience (Photo : Argitxu Dufau)

Le village de 900 habitants, Ossès, était au centre des discussions au Tribunal de Grande Instance de Bayonne en ce matin du 2 mars. L'objet du litige ? L’avenir de la maison Etchebestia. En effet, l’association Garbi souhaite donner le bâtiment au diocèse ; en échange, ce dernier se chargerait de sa rénovation, et les statuts de l'association seraient modifiés. Eventualité à laquelle Grazi Etchebehere s'oppose. La justice rendra sa décision le 13 avril prochain.

Pour la première fois, les deux parties ont confronté leurs points de vue devant la justice. L'avocate de Grazi Etchebehere, Me Mendiboure, a demandé l'annulation de la donation et de la modification des statuts de l'association. Son argumentaire s'est basé sur le principe de laïcité : ce changement de statut serait en effet contraire à "l'éducation populaire" et à "l'objet social" d'origine de l'association, même si les cours de catéchisme y sont les bienvenus, selon elle.

Les nouveaux statuts donneraient au diocèse un droit de véto sur les décisions de l’association : "on veut faire obéir l'association au droit canonique", se désole l'avocate. A ce jour, les locaux de Garbi abritent une salle de cinéma, des réunions syndicales, des cours de théâtre, un cabinet d'infirmières...

L'avocate de l'association s'oppose fermement à cette position : "le désir de la famille [première donatrice, ndlr.] était que cette structure reste catholique". Un courrier du beau-frère des propriétaires, datant de 1951, soit quatre ans avant la création de l'association, l'attesterait : "le bâtiment reste à la paroisse d'Ossès avec la jouissance gratuite".

"Faux", répond la défense de G. Etchebehere. "C'était un don aux habitants de la paroisse et non pas au curé ; ils étaient 13 à la base : le curé d'Ossès et des agriculteurs ou ouvriers".

Irrégularités

Outre le désaccord sur la nature et l'objet de Garbi, des irrégularités de procédure sont mises en avant par Me Mendiboure. En effet, les décisions auraient été prises sans avoir invité tous les membres de l'association. L'Assemblée générale exceptionnelle pour décider de l'avenir du bâtiment avait été fixée d'un commun accord au 25 janvier 2012, mais a finalement eu lieu quinze jours plus tôt, "dans le dos" de G. Etchebehere.

En face, on prétend que le bâtiment est vétuste. La rénovation serait coûteuse et impossible pour l'association : "la mise aux normes coûte 250 000 euros", estiment ses représentants. L'association constitue sa trésorerie grâce aux côtisations des membres, la kermesse et le loyer d'un cabinet d'infirmières.

A la sortie de l'audience G. Etchebehere a rappelé qu'elle avait reçu de nombreux soutiens dans sa démarche, dont certains étaient présents au tribunal à Bayonne ce matin, afin qu'Etchebestia reste "aux mains des habitants de la commune".