Justine Giraudel

L'hôpital s'engage dans une politique linguistique

Une convention signée ce mercredi 7 janvier lie le Centre hospitalier de la côte basque et l'Office public de la langue basque. Elle définit les actions à mener dans la normalisation de l'usage de l'euskara au sein de l'établissement public.

François Maitia (OPLB) et Michel Glanes (CHCB) ont signé une convention triennale. (Bob EDME)
François Maitia (OPLB) et Michel Glanes (CHCB) ont signé une convention triennale. (Bob EDME)

Ce 7 janvier matin pour François Maitia, président de l'Office public de la langue basque (OPLB), et Michel Glanes, directeur du Centre Hospitalier de la Côte Basque, la convention qu'ils s'apprêtaient à signer était pionnière dans le milieu médical et paramédical. Elle engage le centre hospitalier à mener des actions concrètes dans le domaine de la langue.

Le dispositif fait du Centre Hospitalier (quatre sites principaux à Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, 14 implantations sur l'ensemble du Pays Basque Nord, 3.243 salariés), un véritable relais de la politique linguistique. Pour le directeur, si un établissement public se doit de respecter une certaine neutralité il se doit aussi de se repérer sur son espace. ''Aujourd'hui, l'Hôpital de la Côte Basque est l'Hôpital du Pays Basque'', ''la langue basque fait partie de l'environnement du soin''.

Cette convention triennale doit permettre de renforcer de façon plus professionnelle des outils déjà existants (comme le livret d'accueil bilingue) : inciter et faciliter la formation pour les salariés (et notamment sur les postes d'accueil) en les informant sur les formations mobilisables, renforcer le bilinguisme sur les supports de communication. Car la communication est le nerf de la guerre.

Lorsqu'il est interrogé sur la communication visuelle et le calendrier de la signalétique, Michel Glanes ne peut s'avancer. L'emplacement et ''le niveau de repérage du bilinguisme'' sont encore à déterminer sur le site principal de Bayonne. Les deux partenaires ont su créer des outils pour ce ''contrat de progrès permanent'' (F. Maitia), comme le comité de suivi, et s'entourer de personnes ressources sur ce combat, avec ''Ospitalean Euskaraz''. Mais la question du coût d'un tel dispositif n'est pas pour autant écartée, ni réglée : l'aide et l'appui technique apportés par l'OPLB, ainsi que la subvention allouée (3 000€ pour la première année, 2 000€ pour la seconde, 1 000€ pour la troisième) n'ont pas vocation à financer les centaines de miliers d'euros qui seraient nécessaires à ce que l'intégralité des panneaux de l'établissement soit bilingue.

Pour le président de l'OPLB, l'hôpital a ''une valeur d'exemplarité très forte''. Son insertion à la politique linguistique, l'impulsion qu'il va donner sur la présence de la langue basque dans le quotidien des habitants aura un impact des plus importants. En miroir, le directeur précise : 

''L'hôpital est un monde que l'on redoute, on y perd ses repères sociaux. Je suis persuadé de l'utilité thérapeutique de l'usage de la langue basque.''