Justine Giraudel

L'hôpital en basque : un travail de longue date

Ce matin, le Centre Hospitalier de la Côte Basque et l'Office public de la langue basque ont signé une convention pour soutenir des actions pour développer la présence et l'utilisation de la langue basque au sein de l'établissement de santé. Elle s'inscrit dans une dynamique interne qui remonte quasiment à 20 ans.

Le centre hospitalier s'engage à mettre en place des actions pour la normalisation de l'euskara.
Le centre hospitalier s'engage à mettre en place des actions pour la normalisation de l'euskara.

''Eh bien, je vous dis ''ikus arte'', alors !'' Le ton était badin à l'accueil du Centre Hospitalier de la Côte Basque, alors que l'Office public de la langue basque et l'établissement de santé signaient une convention pour le soutien de l'euskara (Voir article associé). C'est que la question de l'utilisation de la langue basque dans cet établissement public ne date pas d'hier.

Gilen Caldumbide, psychomotricien à la retraite, est l'un des fondateurs du groupe ''Ospitalean Euskaraz''. ''En 1995, nous étions quelques Basques à nous retrouver dans ma salle et à nous demander comment mettre en avant l'utilisation de cette langue auprès des patients''. Pour les soignants, le ''juste soin'' ne pouvait être accompli sans passer par la langue usuelle du patient : ''la communication à l'hôpital est thérapeutique.''

''Un patient d'un certain âge, diagnostiqué mutique depuis son admission, a soudainement commencé à parler après qu'un des collègues se soit adressé à lui en ''xu'', ce dialecte de Saint-Jean-Pied-de-Port.''

L'objectif du groupe était clair : que la langue basque soit visible à l'oeil nu afin de permettre à l'ensemble des soignants de prendre conscience de son importance dans la relation au patient. La question de la signalétique est ainsi devenue prégnante et s'est illustrée dans le service pédiatrique, soutenue par le chef de service M. Hernandorena, avec l'apparition de secteurs portant des noms en basque. Mais des carences subsistent à ce jour. ''Il y en a un peu, mais pas suffisamment, alors qu'elle est primordiale''.

Pour G. Caldumbide, les deux anciens directeurs du Centre ont largement contribué à l'évolution de l'utilisation de cette langue dans l'établissement. Le premier en reconnaissant l'existence du groupe ''Ospitalean Euskaraz'' et en lui octroyant une salle de réunion, impulsion nécessaire à sa légitimation et au travail de sensibilisation. Le second en amenant la question un cran au-dessus avec la signature d'une première convention avec l'Institut Culturel Basque (EKE/ICB) en 2004, lors des grands travaux de réaménagement de l'hôpital.