Anaiz Aguirre Olhagaray

Radiokultura diffuse une onde de nouveautés

Pour sa quinzième année d’existence, la webradio associative s’offre un site internet tout neuf, une nouvelle application podcast ainsi qu’une fréquence sur la radio numérique terrestre (RNT) active à partir de 2020. Cet automne, elle organise une fête d’anniversaire à Hasparren.

Mikel Etxebarria, dans les studios de Radiokultura à Hasparren. © Bob EDME
Mikel Etxebarria, dans les studios de Radiokultura à Hasparren. © Bob EDME

En 2020, la webradio bilingue à thématique culturelle et sociale franchira un cap important : elle disposera d’une fréquence sur la radio numérique terrestre (RNT). D’ores et déjà, son site internet a fait peau neuve et une nouvelle application podcast est disponible sur les plateformes PodBean et iTunes. Avec toutes ces nouveautés, Radiokultura a du pain sur la planche.

Voilà 15 ans que la webradio a émergé dans le paysage radiophonique local. Depuis longtemps déjà, elle réclamait une fréquence FM. En vain. "Bande saturée", leur répondait-on. Alors à l’annonce de l’appel à projets pour le déploiement de la radio numérique terrestre (RNT), Radiokultura s’est portée candidate en binôme avec Antxeta Irratia, l’antenne hendayaise d’Euskal Irratiak. C’est un succès : dès 2020, les deux radios partageront une fréquence sur les ondes numériques.

"C’est un grand changement pour nous", déclare le responsable Mikel Etxebarria. "Cela signifiera de produire plusieurs heures d’émissions par jour. La réalisation de nos reportages nous demandera aussi plus de travail". La "migration" vers la RNT prendra "trois à quatre ans", ce qui laisse à Radiokultura le temps de s’adapter. Le "saut qualitatif" démarre dès ce mois de septembre, avec l’expérimentation de la radio en direct.

Cours de basque

Sur le site radiokultura.eus, dont la nouvelle version mise en ligne le 30 juillet reste encore à finaliser, le premier onglet est consacré à l’apprentissage de la langue basque. "Il y a quelques années, des enseignants à la retraite ont enregistré des cours de basque sur la base de la méthode Assimil" explique Mikel Etxebarria. Deux années de cours, soit une soixantaine de leçons d’environ 20 minutes téléchargeables sur support audio ou écrit.

Une méthode qui porte ses fruits, et que Radiokultura est seule à proposer. "On reçoit des messages de gens de partout dans le monde. Ils nous disent qu’ils apprennent le basque grâce à nos cours", sourit Mikel Etxebarria.

Originaire d’Angleterre, Dylan Inglis a commencé son apprentissage de l’euskara grâce à Radiokultura.

Radiokultura offre autant de contenus en basque qu’en français. "L’idée est de s’adresser à un public non bascophone tout en faisant la promotion de l’euskara", poursuit Mikel Etxebarria. "Il y a toujours une réflexion sur le basque dans les émissions en français." Mais priorité est donnée à "la normalisation et le développement de la langue basque".

Journalisme positif

Les productions de Radiokultura sont sous licence libre "Copyleft". La plupart de ses contenus sont versés sur le site Arrosa Sarea, le réseau des radios libres bascophones. Kultur Kuboa, l’une des émissions phares de Radiokultura, est retransmise sur les ondes d’Euskal Irratiak, Naiz Irratia, Halabedi…

Radiokultura ne se focalise pas sur l’actualité brûlante. Sa ligne éditoriale consiste à traiter des sujets "intemporels" dans les domaines culturel, artistique et social : "Lorsqu’on interviewe un artiste, on ne va pas parler de son expo du moment mais plutôt de son parcours" indique Mikel Etxebarria. "On veut valoriser ce que font les gens". En somme, faire du journalisme "positif".

Radiokultura en quelques chiffres

Le projet Radiokultura a été lancé en 2004, pour une première diffusion en 2005. Chaque année près de 700 émissions sont produites. L’association compte deux salariés permanents et environ 35 collaborateurs bénévoles. Elle fonctionne avec un budget annuel de 80 000 euros, financés par l’Office public de la langue basque, la région Nouvelle-Aquitaine, le ministère de l’Education nationale (Fonds pour le développement de la vie associative) et l’Union européenne (Erasmus+).