Ainhoa AIZPURU

P. Baudry : “Nous devrons nous mettre en conformité avec ce nouveau schéma départemental”

Comme chaque été, des communautés des gens du voyage débarquent au Pays Basque avec l'arrivée du beau temps. Ces arrivées s'accompagnent souvent de leur lot de complications. Paul Baudry, maire de Bassussarry et vice-président en charge de l'habitat et de la politique de la ville de la Communauté d'Agglo, a accepté de faire un point avec MEDIABASK.

Pour Paul Baudry, une meilleure anticipation de l'arrivée de ces communautés faciliterait leur accueil. © Gaizka Iroz
Pour Paul Baudry, une meilleure anticipation de l'arrivée de ces communautés faciliterait leur accueil. © Gaizka Iroz

Où en est la Communauté d’agglo concernant son plan d'accueil des gens du voyage ?

Paul Baudry : Il faut tout d’abord savoir que, jusqu’à la création de la Communauté d’agglomération Pays Basque, aucune des communautés d’agglomération ou de communes qui existaient auparavant n’avaient réellement pris en main cette problématique. Lors de sa structuration, l’Agglo a créé un service qui gère aujourd’hui l’arrivée des groupes. Il faut néanmoins être réaliste et avouer que tout ne se passe pas toujours comme on le souhaiterait.

Il est vrai que nous ne sommes toujours pas conformes au schéma départemental aujourd’hui en vigueur. Néanmoins, ce dernier est actuellement en totale révision. Ses conclusions devraient nous être présentées à la fin de l’année et nous devrons alors nous mettre en conformité avec ce nouveau document, qui imposera les aires nécessaires pour les grands passages au niveau des communes ou éventuellement des secteurs.

Comment l’accueil des gens du voyage s’organise-t-il en attendant ?

P. B : Dans l’immédiat, l’Agglo a cherché à trouver des terrains provisoires, que cela soit via des accords avec des communes ou encore des privés, afin de palier aux différentes arrivées que nous connaissons. Deux conventions ont ainsi été passées avec des privés à Hasparren et à Arcangues. Des communes nous ont aussi mis à disposition des terrains, certes plus petits, mais qui permettent d’accueillir une cinquantaine de caravanes.

Le nouveau schéma départemental sera remis fin 2019. A partir de là, quand pensez-vous que l'Agglo pourra être en conformité avec la loi ?

P. B : Au plus vite j'espère. Je pense que les élus sont tous conscients de l'urgence de la situation. Nous ne pouvons plus subir les envahissements que nous connaissons aujourd’hui. Une fois la Communauté d’agglo en conformité avec la loi, les services de l’Etat pourront plus facilement agir quand des communautés s’installeront dans des endroits non conformes et pas prévus pour cela.

Pourquoi les gens du voyage s'installent hors des terrains proposés, comme par exemple la communauté la semaine dernière à Saint-Pée-sur-Nivelle qui s'est installé ce week-end sur un terrain d'Ascain ? Ne sont-ils pas adaptés à leurs besoins ?

P. B : Tout d’abord, les groupes doivent s’annoncer avec un ou deux mois d’anticipation et cela n’a pas été le cas pour le groupe dont vous parlez. Nous avions bien heureusement l’aire qui se trouve à Arcangues disponible et nous les avons amenés là-bas. Or, ils ont trouvé que l’herbe n’était pas assez haute et ils sont partis, en pleine nuit, envahir les plages d’Anglet. Le juge a évidemment demandé leur départ et une entente a été réalisée avec les forces de l’ordre afin qu’ils partent dimanche dernier.

Le souci est qu’ils ont recommencé le même scénario en occupant des terrains non autorisés à Saint-Pée-sur-Nivelle. Un choix très problématique alors même que la commune organisait ses fêtes. Le terrain disponible à Arcangues comprend quatre hectares. Je veux bien que l’herbe ne soit pas très haute, mais ça reste quand même un terrain enherbé.

Combien de caravanes est-ce que le Pays Basque Nord est en mesure d'accueillir sur le territoire aujourd'hui ?

P. B : Aujourd’hui, nous pouvons accueillir environ 500 caravanes sur les différents sites que nous comptabilisons. Quatre à cinq groupes peuvent ainsi s'installer sans problème. Cependant, nous avons de vraies difficultés à gérer les groupes qui arrivent sans nous prévenir. Nous avons élaboré un calendrier avec les différents terrains disponibles de manière à pouvoir accueillir au mieux les communautés des gens du voyage. Le vrai problème de cette année, et d’autant plus en ce début de saison, est que de nombreux groupes arrivent sans prévenir et s’installent de manière sauvage.