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Urrutikoetxea ne sera finalement pas libéré

Dernier rebondissement, Josu Urrutikoetxea n’a pas été libéré comme l’avait décidé la cour d’appel de Paris ce mercredi 19 juin. Au moment où il allait être remis en liberté, il a été transféré dans les locaux de la DGSI, pour que lui soit notifié un ordre de remise aux autorités espagnoles.

Un mandat d'arrêt européen bloque la libération de Josu Urrutikoetxea. © Gari Garaialde
Un mandat d'arrêt européen bloque la libération de Josu Urrutikoetxea. © Gari Garaialde

Vers 19 heures, alors qu’il s’apprêtait à être libéré, Josu Urrutikoetxea a été amené dans les bureaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) depuis la prison de la Santé où il se trouvait. Il a été placé en rétention judiciaire le temps que les autorités françaises lui notifient l'ordre émis par les autorités espagnoles. Ordre dont la nature est en cours de vérification.

De source judiciaire, "Josu Ternera (NDLR : Urrutikoetxea) a été placé en rétention par la DGSI sous le contrôle du parquet général de Paris, suite aux pièces qui lui ont été communiquées aux fins de remise aux autorités espagnoles". Mandat d'arrêt européen ou demande d'extradition, la cour d'appel de Paris doit encore vérifier quelle procédure lui sera appliquée. "Nous avons reçu plusieurs documents des autorités espagnoles", explique le parquet général au sujet de ces demandes transmises récemment.

La rétention judiciaire peut se prolonger pendant 48 heures. Avant son terme, Josu Urrutikoetxea devrait être présenté à un magistrat du parquet général qui lui notifiera la procédure dont il fait finalement l'objet, puis un second magistrat statuera sur un éventuel placement en détention d'ici l'audience correspondante.

Il semblerait que sa notification a été avancée, puisque l'ordre devait lui être notifié lors d’une audience prévue le 10 juillet prochain. Tout semble indiquer que cette démarche a été avancée afin d’empêcher la libération conditionnelle du prisonnier basque. Les agences de presse espagnoles affirment que les faits reprochés dateraient de 1987, un attentat qui aurait fait onze morts. La source judiciaire française n'est pas en mesure de le confirmer.

L'annonce de la mise en liberté sous contrôle judiciaire du militant historique d'ETA en milieu de journée a suscité de vives réactions d'associations de victimes outre Bidassoa. Après un premier communiqué marqué par la prudence, EH Bai et EH Bildu n’ont pas tardé à réagir avec un second communiqué dans lequel ils qualifient la décision d’"incompréhensible". Le texte souligne que la majorité des habitants du Pays Basque réclame que les droits des prisonniers soient respectés. Pour les deux coalitions, il s’agit d’une décision politique qui montre bien qu’il existe des forces désirant tirer un bénéfice politique du conflit et de ses conséquences.