AINHOA AIZPURU

Le directeur de l'enseignement catholique remercié

Le directeur diocésain de l’enseignement catholique Pays Basque et Béarn, Jean-Marc Aphaule, a été remercié par l’évêque de Bayonne. Après quinze années de service, il se voit donc contraint de quitter son poste et par la même occasion, un territoire qui lui est cher.

Jean-Marc Aphaule et l'évêque de Bayonne, Marc Aillet, étaient en discussion depuis plusieurs mois concernant cette éviction.(Isabelle MIQUELESTORENA)
Jean-Marc Aphaule et l'évêque de Bayonne, Marc Aillet, étaient en discussion depuis plusieurs mois concernant cette éviction.(Isabelle MIQUELESTORENA)

Dans une lettre datée du 8 avril 2019 envoyée à l’ensemble des directeurs d’établissements de l’enseignement catholique, Jean-Marc Aphaule précise les conditions de son éviction. En poste depuis le mois de septembre 2005, il indique que l’évêque lui a demandé de "réfléchir à une nouvelle mission".

Joint par MEDIABASK, Jean-Marc Aphaule précise que cette décision n’est "ni brutale, ni soudaine". Bien qu’il ait jugé qu’il était aujourd’hui temps de rendre officielle cette annonce, il précise que cela fait déjà quelques mois que l’évêque de Bayonne, Marc Aillet, lui a demandé de "réfléchir à une autre mission". Or, force est de constater qu’aucun autre poste ne semble aujourd’hui disponible dans le diocèse. "Etant donné que l’évêque m’a demandé de réfléchir à autre chose, qu’il ne semble pas y avoir d’autres missions disponibles sur le territoire et que lui-même n’est pas en mesure de m'en proposer, je me suis dit qu’il fallait sans doute aller chercher ailleurs", témoigne le patron de l’enseignement catholique Pays Basque et Béarn, un brin de nostalgie dans la voix.

C’est aujourd’hui chose faite. Jean-Marc Aphaule ne sera plus directeur diocésain à partir de la rentrée 2019. Il prendra alors la direction de l’enseignement catholique sur le département de l’Hérault, à Montpellier. Quand on lui demande son ressenti, sa réponse est en demi-teinte. Même s’il reconnait qu’à titre professionnel cette nouvelle mission représente un défi extrêmement intéressant, J-M Aphaule regrette personnellement de quitter un territoire qu’il considère comme le sien. "J’ai toujours vécu ici. Mes enfants, petits-enfants, mes amis et mes relations sont ici. Alors, même si Montpellier n’est pas le bout du monde et que je reviendrai régulièrement, il n’est pas si simple de quitter, même provisoirement, le territoire", avoue-t-il.

"Une mission passionnante mais pas de tout repos"

Concernant les raisons de son éviction, le directeur diocésain reste prudent et nous conseille d'interroger directement l'évêque. "Je ne peux pas vous faire état de ce que l'on s'est dit ou même pas dit" indique-t-il, tout en précisant qu'il ne connaît pas le nom de son successeur. MEDIABASK a tenté de joindre l'évêque de Bayonne en vain.

Sur ces quinze années au service de l’enseignement catholique du Pays Basque et Béarn, Jean-Marc Aphaule gardera le goût "d’une mission passionnante mais qui n’est pas de tout repos". Il se souviendra en particulier de la motivation des personnes engagées professionnellement ou bénévolement pour l’éducation des jeunes et pour le projet de l’enseignement catholique. Pour lui, la difficulté principale rencontrée sur le territoire est, et restera, de trouver un maillage équilibré des établissements du réseau. "Le territoire est composé de zones rurales fragiles au niveau démographique, alors que d'autres zones au contraire sont en pleine expansion. Il est nécessaire de veiller à maintenir les équilibres et faire en sorte que les établissements de petite taille puissent continuer à exister et à exercer leur mission" explique-t-il.

"Un beau travail accompli"

Jean-Marc Aphaule partira néanmoins avec la sensation d’un important travail accompli, que ce soit en terme d’accompagnement et de déploiement du numérique en pédagogie, ou encore de projets portant sur l’éducation et la relation, sur le climat scolaire et la lutte contre le harcèlement, sur l’éducation et l’écologie intégrale, sur l’amélioration de la scolarisation des enfants porteurs de handicaps, et bien sûr, sur l'important développement du bilinguisme et des échanges avec les établissement du Pays Basque Sud.

Alors, "même si tout n’est pas parfait et que l’on a fait du mieux que l’on a pu", le directeur diocésain est fier de pouvoir constater que l’enseignement catholique sur le département se porte bien. "Du beau travail a été accompli et demande aujourd’hui à être poursuivi dans un souci de grande ouverture et d’accueil de tous" ajoute-t-il, avant de conclure en souriant : "De mon côté, j’ai même découvert qu’il existe une association des Basques à Montpellier. On n'est finalement jamais trop loin de chez soi".