Iurre BIDEGAIN

Blocage des écoles pour un enseignement bilingue de qualité

Les parents du regroupement pédagogique intercommunal (RPI) Ahaxe-Mendive ont occupé les deux écoles ce lundi 18 mars. Ils se sont mobilisés contre des classes en sureffectifs et à multi-niveaux. Mercredi 20 mars, c'est l’école d’Irissarry qui sera à son tour bloquée par les parents.

L'école de Mendive a été bloquée par les parents ce lundi 18 mars. ©Guillaume Fauveau
L'école de Mendive a été bloquée par les parents ce lundi 18 mars. ©Guillaume Fauveau

"Ecole en danger". Voilà le message de la banderole que tenaient les élèves de l’école d’Ahaxe et de Mendive ce lundi 18 mars. Durant toute la matinée, les parents d’élèves du regroupement pédagogique intercommunal (RPI) ont bloqué l’école de Mendive et ont fait la même chose l’après-midi à Ahaxe, pour dénoncer les classes en sureffectifs et à multi-niveaux.

Pour la rentrée prochaine, l’Académie prévoit de fermer un demi-poste de français dans ce RPI. Céline Etchebarne, salariée de l’association Ikas Bi, déplore cette décision qui aura des "répercussions négatives pour l’enseignement". Concrètement, 27 élèves seront amenés à étudier dans une même classe qui accueillera cinq niveaux différents.

Un autre problème est aussi souligné. "Un élève unilingue sera intégré à ce groupe pendant le temps du basque. L’enseignante va parler forcement en français avec cet élève. Les élèves qui sont censés entendre du basque pendant douze heures dans la semaine ne seront pas exposés à la langue basque", explique-t-elle.

Les parents se disent "inquiets" et ne comprennent pas la situation. Jusqu’à présent, il s’agissait d’un système immersif dans lequel les élèves ont un "assez bon niveau de basque" qui sera "affaibli par cette exposition forcée du français".

Suite à la mobilisation des parents, l’enseignante a averti l’inspectrice de l'Éducation nationale Aude Muller qui a eu aussi un premier contact avec le maire de la commune.

Blocage aussi à Irissarry

Une situation similaire est annoncée le mercredi 20 mars à Irissarry. La salariée d'Ikas Bi explique que depuis 2008, les écoles bilingue publiques peuvent mettre en place un projet d’immersion de plan total en basque pour les écoles en maternelle. Pour cela, il est nécessaire que l’équipe pédagogique, la municipalité et la totalité des parents soient d’accord. Ce qui est le cas dans la commune d'Irissarry.

Pour la rentrée prochaine, en plus de l’école d’Irissarry, celle d’Ainhoa et d’Anglet Edouart Herriot ont demandé la validation de leurs projets d'immersion. L’Education nationale a refusé leur demande. "Ils justifient leur décision par un manque de poste d’enseignants en basque. Sauf qu’à Irissarry, le demi-poste en français serait transformé par un demi-poste en basque qui ne nécessiterait pas un autre enseignant. Ce n’est pas une raison valable", souligne-t-elle.

Selon elle, l’Education nationale dit qu’une évaluation de ce système est nécessaire et cette évaluation va perdurer trois ans. "Actuellement, 19 écoles ont ce système immersif et aucune n'est revenue en arrière. Cela veut dire que cela fonctionne", conclut-elle.

Pour l’association Ikas Bi, les décisions de l'Académie supposent un "affaiblissement de l’enseignement en basque", sachant que les effectifs en bilingue augmentent chaque année. "On demande des effectifs qui assurent un enseignement de qualité afin que nos élèves deviennent bilingues en fin du cursus scolaire", revendique-t-elle.