Anaiz Aguirre Olhagaray

“École de la confiance” : ce que contient le projet de loi

Adoptée ce mardi 19 février à l’Assemblée, la loi Blanquer “pour une école de la confiance” prévoit d’abaisser à trois ans l’âge de l’instruction obligatoire et de regrouper écoles et collèges au sein d’un même établissement “des savoirs fondamentaux”. Autre nouveauté : drapeau tricolore et affichage des paroles de La Marseillaise obligatoires dans toutes les classes.

En février 2018, l'école d'Armendarits protestait contre une fermeture de classe. © Bob EDME
En février 2018, l'école d'Armendarits protestait contre une fermeture de classe. © Bob EDME

Une loi qui fera bondir certains enseignants du Pays Basque Nord. L’obligation de drapeaux français dans toutes les salles de classe ainsi que l’affichage des paroles de l’hymne de la Marseillaise ne sont pourtant pas les mesures les plus redoutées par la profession dans cette première grande loi sur l’Education du gouvernement Macron. L’instruction obligatoire dès trois ans, l’instauration d’un Conseil d’évaluation de l’école ou encore le regroupement école-collège, bientôt “Etablissement public des savoirs fondamentaux”… Voilà les contours de la nouvelle loi “pour une école de la confiance”, qui a fait l’objet d’un vote solennel ce 19 février.

“Ecoles du Socle”

Une idée de la députée LREM Cécile Rilhac. Son amendement propose de regrouper les classes de la petite section de maternelle jusqu’à la fin du collège, pour en faire des “Etablissements des savoirs fondamentaux”, autrement appelés “Ecoles du Socle”.

La mesure, concernant aussi bien les établissements en milieu urbain que rural, fait craindre des suppressions de classes et de postes de directeurs d’écoles, qui aboutiront, selon le syndicat Sud-Education, “à des fermetures d’écoles en nombre, en particulier des écoles rurales”.

École obligatoire à trois ans

L’âge de l’instruction obligatoire, passant de 6 à 3 ans, pose la question du financement des écoles maternelles. Selon la Ligue de l’enseignement, “en décidant d’abaisser l’âge de l’instruction obligatoire à 3 ans, le gouvernement signe un chèque de 150 millions d’euros pour les écoles privées avec l’argent des collectivités locales”.

L’association estime que “cette mesure positive pour la meilleure scolarisation de tous les enfants entraîne un effet disproportionné : l’obligation faite aux mairies de financer les écoles maternelles privées de leur territoire”.

Nouvelle instance d’évaluation

Le Conseil d’évaluation de l’école (CEE) remplacera le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco). D’après le texte de loi, cette nouvelle instance d’évaluation aura pour ambition “de devenir un instrument efficace et reconnu d’évaluation de l’efficacité du système scolaire français”.

Le CEE sera composé de douze membres de nationalités française et étrangère. Il comprendra quatre personnalités nommées par le ministre de l’Education, deux députés et deux sénateurs, et quatre représentants du ministère de l’Education.

Symboles français obligatoires

Le ministre de l’Education juge “nécessaire” la présence dans les classes du drapeau tricolore ainsi que l’affichage des paroles de la Marseillaise. Très décriée dans les rangs de la gauche, la mesure a été qualifiée par le syndicat Sud-Education de “surenchère nationaliste et démagogique”. Pour la CGT-Educ’action, “des amendements ont permis d’ancrer durablement ce projet de loi dans une idéologie passéiste et autoritaire”.