Anaiz Aguirre Olhagaray

En Euskadi, la mortalité au travail a augmenté de 36 % en 2018

Trente-quatre personnes sont décédées au travail dans la Communauté autonome basque en 2018, soit 36 % de plus que l’année précédente, selon les données de l’Institut de sécurité et de santé au travail Osalan. Le nombre total d’accidents avec arrêt de travail a aussi progressé de 1,5 %, atteignant le nombre total de 35 786 accidents, soit 530 de plus qu’en 2017. Les premiers concernés sont les hommes, travaillant dans le secteur de la construction.

Manifestation le 3 février à Zizurkil (Gipuzkoa) pour dénoncer l’accident mortel d’un ouvrier métallurgique. (Andoni CANELLADA / FOKU)
Manifestation le 3 février à Zizurkil (Gipuzkoa) pour dénoncer l’accident mortel d’un ouvrier métallurgique. (Andoni CANELLADA / FOKU)

Des chiffres "mauvais" selon Jon Azkue, vice-conseiller au Travail et à la Sécurité Sociale du Gouvernement basque. "Ils nous obligent tous à mener une réflexion, et agir", a-t-il déclaré. En Euskadi en 2018, le nombre d’accidents mortels au travail a augmenté de 36 % par rapport à l’année précédente. Sur les 36 personnes, 31 sont de sexe masculin. Le nombre de maladies professionnelles avec ou sans interruption du travail a lui aussi augmenté de 5,7 %, le diagnostic ayant été posé pour 177 personnes.

D’après Jon Azkue, ces données doivent en premier lieu interpeller "les employeurs, car il est de leur responsabilité de garantir la prévention en termes de santé et de sécurité sur les postes de travail". Et de pointer aussi la nécessité d’"inclure la prévention des risques dans les conventions collectives, parce qu’il faut avancer dans les négociations collectives, mais aussi parce que les accidents peuvent être évités".

Construction et industrie

C’est dans la province d’Araba qu’a été enregistrée la plus forte hausse (+400 %), avec cinq décès, soit quatre de plus qu’en 2017. L’augmentation en Bizkaia a été de 40 % (avec 21 morts, six de plus que l’année précédente), tandis qu’en Gipuzkoa, le nombre d’accidents du travail mortels a diminué de 11,1 %, passant de neuf à huit.

La sinistralité a globalement diminué dans tous les secteurs hormis celui de l’industrie, avec une reprise de 0,5 % en 2018. Le domaine de la construction enregistre le taux par affiliation le plus élevé, puisque 2 990 des 35 230 affiliés à ce secteur ont subi un accident du travail, soit un ratio de 8,51 %.

En Nouvelle-Aquitaine, un "Plan régional de santé au travail"

Sur les 36 personnes décédées en Euskadi, 31 sont des hommes. Une tendance qui s’observe aussi dans l’État français, selon les statistiques de la Sécurité sociale. Ainsi en 2016 dans l’Hexagone, 466 hommes et 48 femmes ont trouvé la mort dans l’exercice de leur fonction. C’est avant tout sur les sites industriels, les chantiers, carrières, mines mais aussi dans le secteur tertiaire qu’interviennent le plus grand nombre d’accidents, essentiellement par la manipulation d’objets, les transports manuels et les mouvements effectués. À l’échelle régionale, la Nouvelle-Aquitaine a lancé en 2016 un "Plan régional de santé au travail" sur quatre ans.