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Le procès contre les leaders indépendantistes catalans a débuté

Le procès inédit contre les douze leaders indépendantistes catalans a commencé mardi 12 février au Tribunal suprême de Madrid. Les accusés emprisonnés encourent des peines de prison très lourdes pour sédition ou rébellion. Au Pays Basque, des dizaines de rassemblements ont été organisés pour dénoncer le caractère politique du procès.

Rassemblement organisé à Bilbo pour dénoncer le procès contre les leaders catalans. (Marisol RAMIREZ / FOKU)
Rassemblement organisé à Bilbo pour dénoncer le procès contre les leaders catalans. (Marisol RAMIREZ / FOKU)

Ce procès est considéré comme un des plus décisifs de ces quarante dernières années, depuis la fin du franquisme. C’est ainsi que l’a présenté le président du Tribunal suprême, Carlos Lesmes, devant plusieurs médias. Douze leaders indépendantistes catalans sont jugés pour avoir organisé le référendum d’autodétermination le 1er octobre 2017, interdit par la justice espagnole. Ils risquent des peines de prison allant jusqu’à 25 ans pour "rébellion, sédition et malversation de fonds publics".

Lors de la première journée de l'audience, les avocats de la défense ont pris la parole. Le lendemain, c'était au tour de l'accusation. Les douze accusés dont neuf sont toujours emprisonnés seront ensuite interrogés. Le procès devrait durer au moins trois mois, et le verdict ne devrait pas être rendu avant le mois de juillet. Au total, plus de 600 journalistes sont accrédités pour suivre ce procès retransmis en direct.

Le grand absent est l’ancien président de Catalogne, Carles Puigdemont. Selon la justice espagnole, il devrait aussi être assis devant le juge parmi les accusés, mais il avait fui en Belgique et ensuite en Allemagne. La justice allemande avait refusé de renvoyer Puigdemont en Espagne car les faits jugés à Madrid ne représentent pas un délit pour elle. C. Puigdemont a qualifiée ce procès de "mascarade" et exprimé sa solidarité depuis Berlin. Les juges espagnols ont refusé à la défense le droit de le citer à témoigner durant le procès.

Les avocats de la défense ont plaidé la cause des douze responsables politiques et de la société civile. Le caractère politique du procès a été souligné par l’ensemble des avocats. Selon eux, leurs clients "affrontent une parodie de justice, le Tribunal suprême espagnol est à la botte du pouvoir". Les avocats ont dénoncé le bien-fondé du procès et les violations présumées des droits fondamentaux des accusés.

Face aux accusations, les responsables politiques nient avoir commis quelconque délit. La question autour de la violence est au centre du procès engagé par Madrid. Face à cela, les accusés rappellent que la seule violence utilisée est celle des policiers au moment du référendum. Les juges, eux mêmes, sont divisés sur cette question.

Solidarité Basque

Afin d’exprimer un soutien aux dirigeants jugés dans ce procès, plusieurs rassemblements ont été organisés au Pays Basque. Le premier jour du procès, des représentants du PNV et d'EH Bildu se sont rendus à Madrid, tel que Maddalen Iriarte et Jon Iñarritu d’EH Bildu et Iñigo Iturrate et Aitor Esteban du PNV.

La mobilisation la plus importante aura lieu ce dimanche à Donostia. La dynamique Gure Esku Dago appelle à une manifestation qui partira du quartier Gros à midi. Les organisateurs appellent à participer, habillé en jaune.



Le Premier ministre d’Écosse, Nicola Sturgeon, souligne via les réseaux sociaux que le futur de la Catalogne doit se décider dans les urnes. Gilles Simeoni, président du Parlement Corse, a aussi fait part de sa solidarité.