AINHOA AIZPURU

Double tentative de feu au domicile d'un élu biarrot

Par deux fois ce week-end, le domicile de Jean-Benoît Saint-Cricq, élu d'opposition (DVD) à Biarritz, a été l’objet de tentatives de feu. Peu de dégâts et pas de blessés, mais l’élu reste persuadé que ces actes sont directement liés à ses prises de position lors du conseil municipal de Biarritz de vendredi soir.

Jean-Benoît Saint-Criq a défendu la restructuration financière et juridique de l'Hôtel du Palais. © Gaizka IROZ
Jean-Benoît Saint-Criq a défendu la restructuration financière et juridique de l'Hôtel du Palais. © Gaizka IROZ

Conseiller de l’opposition de la ville de Biarritz, Jean-Benoît Saint-Cricq dénonce une double tentative de feu à son domicile vendredi soir et samedi soir. Pour lui, certaines de ses interventions lors du conseil municipal de vendredi soir seraient à l’origine de ces actes incendiaires.

"Je pense que j’ai dû être suivi par quelqu’un après le conseil municipal de vendredi qui s’est fini fort tard dans la nuit, aux alentours de 23h30" explique l’élu biarrot. Le lendemain, peu avant 21 heures, J-B Saint-Cricq est à nouveau averti par des passants que le même volet qui avait été incendié la veille est à nouveau en train de se consumer. "Après des cartons, c’est cette fois avec du bois que l’on a tenté de mettre le feu à ma maison" dénonce-t-il. Bien qu’il ait porté plainte et qu’une enquête soit ouverte, l’élu ne se dit pas très rassuré : "Quand il sont déjà venus deux fois, on se dit qu’ils vont revenir une nuit et que cette fois-ci, on pourrait y passer".

Pour lui, il n’y a pas de doute. Ces incendies d’origine criminelle visent son statut d’élu. "Je n’ai pas une activité d’avocat qui puisse susciter de telles réactions, que ce soit de la part d’adversaires ou de clients" argumente-t-il. Selon lui, les esprits se seraient fortement échauffés à Biarritz depuis l’histoire de l’Hôtel du Palais, et quelqu’un aurait cherché à lui faire regretter certaines de ses positions. "Je pense à une réaction a posteriori par rapport à mon rôle dans l’affaire de l’Hôtel du Palais et le fait que j’ai reconnu que l’audit avait méprisé son dossier en matière de finances publiques".

"Inacceptable et inadmissible"

Le sénateur des Pyrénées-Atlantiques, Max Brisson n’a pas tardé à condamner ces actes à travers un tweet. Joint par MEDIABASK, il qualifie "d’inacceptable et d’inadmissible" de s’en prendre de la sorte à un élu. Même s’il admet que rien n’est encore prouvé concernant les raisons de cette double tentative de feu, le parlementaire souligne le climat politique délétère au niveau hexagonal, mais aussi localement à Biarritz. Pour lui, le conseil municipal qui s’est déroulé vendredi dernier est à l’image de la banalisation de la violence depuis l’affaire de l’Hôtel du Palais. "Je n’ai jamais assisté en 30 ans de vie municipale à autant de cris, sifflets et huées dans l’enceinte du conseil municipal. A partir du moment où l’on introduit la violence dans ce lieu sacré où toutes les opinions doivent pouvoir s’exprimer, alors tout est possible".

Le maire de Biarritz a lui aussi réagi dans un communiqué envoyé ce matin. Il se dit "consterné et horrifié" par cet acte criminel et condamne fermement "cette violence intolérable, que rien ne peut justifier, et qui n’a pas sa place dans notre démocratie".